mercredi 31 mars 2010

Le Criminel Génocidaire Anté Palévitch reçu au Vatican pour y être protégé et mis à couvert. Il y sera caché, déguisé en moine catholique.

Oustachi croate catholique nazi, assisté par le clergé catholique dans le Crime de Génocide Anti Serbe Orthodoxe.


Genocide Anti-Serbe perpétré par les puissances catholiques papistes. Le même génocide a été perpétré par les mêmes, Négationnistes en sus, dès 1990.

Prêtre Orthodoxe Martyr

Photos d'Enfants Orthodoxes serbes génocidés, tachés et teintes du sang de Père Patric Martyr, qui les portait sur lui à sa mort.

Genocide Anti-Serbe (1941-1945), perpétré par les Oustachis croates catholiques, dont le chef, Anté Pavélitch, fut caché au Vatican, déguisé en moine.







1942

Enfants Orthodoxes serbes génocidés par les catholiques croates.

mardi 30 mars 2010

cf : PresbytéraAnna. blogspot.com
& cf : le site Internet : http//: Orthodoxia-Solidarnous.org


BLOG INTERNET
faisant suite au
SITE www ORTHODOXIA-SOLIIDARNOUS.org

UNDER PERSECUTION
comme tous les Vrais Défenseurs du Fait Orthodoxe
& de la Cause (Chrétienne)Orthodoxe dans le Monde diasporique.
En lien sur le Net avec le Saint Monastère Résistant d'Esphigménou
de la Sainte Montagne de l'Athos, Jardin de la Mère de Dieu en Grèce,
notoirement Persécuté pour être Confesseur de la Vraye Foy Orthodoxe
des Vrais Chrétiens Orthodoxes.
& de par Prière d'En l'Esprit Unis avec tous les Saints du Désert
des Karoulias de l'Athos & des Antres Secrets de la Terre.

(Prière, étant donnée sa longueur actuelle– plus de mille pages de blog, faisant suite à mille pages de site, soit deux mille pages d'écrits -,
d'attendre quelque temps le téléchargement du texte).

(Texte non relu, non plus que corrigé, en cours d'élaboration).

dimanche 28 mars 2010

Introduction au Synodicon du Saint Esprit, La Lumière du Thabor (n° 40), L'Age d'Homme

INTRODUCTION AU SYNODICON DU SAINT ESPRIT

Le Synodicon de l’Orthodoxie enregistre les conclusions du Concile de 879 sur l’immuabilité de toutes les traditions de l’Eglise, mais ne mentionne pas spécialement l’hérésie du Filioque. Le Pape Jean VIII, qui avait accepté le Concile d’union de 879, scella de son sang sa confession de foi, puisqu’il fut tué en 882, peu de temps après l’arrivée des actes de ce Concile en Italie. L’Eglise de Rome traversa ensuite, dans le siècle qui suivit, une période sombre. Le parti philo-frank et le parti romain, favorable à l’empire de Constantinople, s’affrontaient violemment. En 1009, le Pape orthodoxe et romain, Jean XVIII, chassé de son trône par Serge IV et les Franks, dut se réfugier en Italie du Sud. Les Patriarches d’Orient refusèrent la confession de foi de Serge IV, partisan du Filioque : d’où la rupture entre l’Orient, resté orthodoxe, et l’Occident, tombé sous le joug des envahisseurs franks qui se sont emparé du trône de Rome et dont les clercs ont introduit le Filioque, qu’ils justifient comme une théologie supérieure à celle des «Grecs1». Les anathèmes de 1054 ne feront qu’entériner un schisme déjà présent.
Les divergences dans la pensée et dans la vie entre ceux qui, naguère, étaient citoyens du même empire et fidèles de la même Eglise, allèrent en s’amplifiant, pour devenir un vrai gouffre au moment où l’Occident, au XIIème siècle, se lance dans l’aventure des Croisades, dont l’un des buts explicites est la reconquête des Patriarcats d’Orient, considérés comme hérétiques. Le Filioque, que certains modernes considèrent aujourd’hui comme un «point secondaire» fut l’argument qui permit aux Franks de déchaîner leur violence contre les Romains d’Orient.
Après la chute de Constantinople, lors de la IVème Croisade (vers 1204), l’Empire, affaibli, se reconstitue autour de Nicée. C’est dans cette période d’exil (1204-1261) que le Synodicon du Saint Esprit a été conçu, pour protéger les fidèles du prosélytisme des Latins et condamner officiellement leurs hérésies. En effet, Jean Eugénicos, frère de Marc d’Ephèse, au XVème siècle, cite des extraits de ce texte en l’attribuant à Germain II, patriarche de 1222 à 1240, sous l’Empereur Jean III Doucas Batatzes (1222-1254). Voici les termes de Jean Eugénicos : «Saint Germain le Jeune, avec un vote unanime de toute l’Eglise orthodoxe et avec tous les autres Patriarches, dans son propre Synodicon, tout en retranchant les novateurs du corps entier des orthodoxes et de la part des hommes pieux, comme eux-mêmes s’en étaient déjà retranchés, dit, après beaucoup d’autres paroles, explicitement ce qui va suivre. Je citerai les paroles de ce Synodicon pour réfuter ceux qui font de vaines difficultés en disant : "Si l’Eglise orthodoxe savait que les Latins étaient hérétiques, pourquoi ne les a-t-elle pas anathématisés ?" On montrera donc qu’elle l’a fait en termes exprès, même si, pour de bonnes raisons, et par économie, cette sentence à leur égard a ensuite été tenue dans le silence : il suffisait que le premier des patriarches gardant la piété eût cessé la commémoration2».
Le Synodicon du Saint Esprit est donc un acte d’Eglise. Les raisons d’économie qui ont fait que l’Eglise, à l’époque où l’épée des Franks étendait sa menace sur les peuples orthodoxes, a préféré taire le terme «d’hérétique» à leur sujet, sont parfaitement compréhensibles ; elles n’impliquent aucune concession sur la foi.
C’est malheureusement à une telle concession que l’Empereur Michel VIII Paléologue (1258-1282), essaya de contraindre l’Eglise3. Rentré en triomphe dans Constantinople après avoir mis fin à l’empire latin (1261), l’Empereur pensait, en ménageant l’union avec le Pape, obtenir l’aide de l’Occident. L’union, signée à Lyon en 1274, rencontra l’opposition du Patriarche Joseph, des moines de l’Athos et des pieux orthodoxes. Michel, après avoir fait installer, en 1275, sur le trône patriarcal de Constantinople le latinisant Beccos, organisa avec son aide une persécution sauvage des orthodoxes. Michel VIII mourut haï de son peuple et anathématisé, et Jean Beccos fut déposé en 1283 et condamné en procès (1285). La réfutation des écrits par lesquels il avait tenté de soutenir le Filioque fut ajoutée au Synodicon du Saint Esprit, qui constitue donc la réponse définitive de l’Eglise à l’hérésie du Filioque et à tous ceux qui s’efforcent de la justifier. Les moines du saint monastère de la Transfiguration de Boston -dont nous résumons ici l’introduction- écrivent justement à ce sujet qu’il est impossible de considérer le Filioque comme un théologouménon ou simple opinion de théologiens, sur laquelle l’Eglise n’aurait pas tranché. L’Eglise, au contraire, s’est exprimé à plusieurs reprises, d’abord par la bouche de ses saints, comme saint Photios4, et ensuite, synodalement, par le Synodicon du Saint Esprit.
Le Synodicon du Saint Esprit se lit le Deuxième Jour de la Pentecôte, Lundi du Saint Esprit. Son usage liturgique n’a pas été aussi répandu que celui du Synodicon de l’Orthodoxie, à cause des difficultés créées par les barbares franks, qui, à Rome, interdisaient parfois même de célébrer la liturgie, et qui, à Constantinople, avaient provoqué l’interruption des offices chantés traditionnels5.
Le Synodicon du Saint Esprit condamne l’addition au Credo et la doctrine du Filioque, avec toutes les tentatives faites pour la soutenir. Il s’appuie sur l’oeuvre et l’autorité de saint Photios (820-891). Il mentionne les falsifications dans la lettre ou dans l’esprit et l’interprétation des Pères ; remarquable est l’anathème visant «ceux qui méprisent les saints et vénérables conciles oecuméniques, allant jusqu’à dédaigner leurs traditions dogmatiques et canoniques, et qui affirment que ces conciles n’ont pas tout défini et transmis parfaitement, mais qu’ils ont laissé dans l’ombre la plus grande partie de la doctrine et des mystères et ne les ont pas enseignés».
Selon Jean Eugénicos, le Synodicon original de Germain II contenait aussi des articles relatifs aux divers usages des Latins, à leurs transgressions des canons, au dogme du Purgatoire, au baptême par aspersion. Le texte conservé condamne, comme un signe d’apollinarisme, l’usage du pain azyme dans la liturgie.
Le Synodicon du Saint Esprit, qui s’inscrit dans la ligne du Synodicon de l’Orthodoxie, illustre l’effort constant des Pères pour sauvegarder la vraie foi. Le Père Justin Popovitch écrivait : «Nos Pères Théophores qui, dans l’Eglise de Dieu, ont disposé toute chose selon qu’il plaît à Dieu, nous ont laissé pour héritage sacré ce précepte qu’ils reçurent d’En-Haut et que leur transmirent les saints Apôtres : qu’il n’est pas de vertu plus haute que la confession et la défense de la Vraie Foi Orthodoxe... En effet, la Vérité c’est Dieu même et, pour nous hommes, l’amour et la confession de cette Vérité Divine -en quoi réside la Vraie Foi de l’Eglise- est délivrance, salut et illumination».


TEXTE, EDITIONS, TRADUCTIONS

Le texte a été édité, sans traduction, par V. Laurent et J. Darrouzès, Dossier grec de l’Union de Lyon (1273-1277), Paris, 1976 (texte p. 574-588, introduction p. 128-132, remarque sur le manuscrit p. 19-20).
L’extrait cité par Jean Eugénicos a été publié par Dosithée de Jérusalem, Tomos Katallagês (Tome de Réconciliation), Jassy, 1692, chap. 9, p. 248-251. Nous remercions Madame Vassiliki Conticello, qui nous a fourni ce texte difficile à trouver, qui a permis de compléter notre traduction (voir §§ 1, 20 et 20 bis).
Une excellente traduction anglaise, avec introduction, notes, et reproduction du texte grec, a paru dans : Saint Photios, On the Mystagogy of the Holy Spirit, transl. by Holy Transfiguration Monastery, Studion Publishers, 1983.

SYNODICON DU SAINT ESPRIT

lu au Deuxième Jour de Pentecôte,
portant condamnation des pneumatomaques
et leur exclusion hors de l’Eglise du Christ.

Confession et proclamation de la foi chrétienne orthodoxe,
renversant toutes les hérésies impies
et affermissant les décrets de l’Eglise catholique du Christ

CREDO DE NICEE

Je crois en un seul Dieu le Père Tout-Puissant,
Créateur du ciel et de la terre,
Et de toutes les choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur Jésus Christ,
Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles,
Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu,
engendré, non créé, consubstantiel au Père,
par qui tout a été fait.
Qui pour nous hommes, et pour notre salut,
est descendu des cieux,
s’est incarné du Saint Esprit et de Marie la Vierge,
et s’est fait homme.
Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
a souffert et a été enseveli
et il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures
et il est monté au ciel
d’où il reviendra en gloire juger les vivants et les morts ;
son règne n’aura pas de fin.
Et en l’Esprit Saint, Seigneur, qui donne la vie,
qui procède du Père,
qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils,
qui a parlé par les prophètes.
Et en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Je confesse un seul baptême en rémission des péchés.
J’attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir.
Amen.

ACCLAMATIONS DES ORTHODOXES

2. «Telle est la foi des Apôtres, telle la foi des Pères, telle la foi des orthodoxes, telle enfin la foi qui a affermi l’Eglise». Cette foi, donc, Arius, le premier, avec Eunome, Macédonius, et leurs sectateurs, la rejetèrent, «proférant tout haut l’iniquité» contre l’Unique Divinité toute-puissante aux trois hypostases égales en force, qu’ils déchirèrent en plusieurs natures et dignités. Cependant, le Dieu des merveilles terrassa leur vigueur ; à présent, de longues années s’étant écoulées depuis lors, voici que leur impiété tente encore de s’immiscer dans notre Eglise, par le canal de beaux propagateurs qu’elle a su dénicher. De même que les anciens hérésiarques scindaient en diverses natures la Divine Trinité, qui est consubstantielle et co-honorée, de même, les nouveaux ouvriers de l’impiété divisent de manière sacrilège la Divinité unique aux trois Hypostases égales en honneur, et la scindent en divers ordres et dignités. D’où vint la graine de cette ivraie mauvaise, et comment elle se mit à pousser dans l’Eglise de Dieu, il n’est pas temps de l’expliquer ici ; disons seulement qu’elle est née des desseins maudits de Satan et de la perversité de ceux qui occupaient les premières places dans l’Eglise. En revanche, nous estimons remplir une dette et un devoir de justice, en inscrivant ici, avec le secours du Christ notre vrai Dieu, les louanges et les bénédictions méritées de ceux qui, jusque dans la mort, ont gardé la foi intègre : oui, le Seigneur lui-même, de sa propre droite, a scellé d’en-haut ces bénédictions qu’il a reçues comme un encens d’agréable odeur. De même il convient de consigner les malédictions que les impies font choir sur leur propre tête, et de jeter l’anathème à l’impiété, afin que le membre pourri soit retranché par l’épée de l’Esprit, de crainte que le cancer ne gagne avec le temps et que le corps de l’Eglise du Christ ne s’en trouve à la fin tout entier rongé6.

3. A ceux qui acceptent et confessent le symbole sacré de la foi sans altération et qui refusent d’y faire la moindre addition ou soustraction, glorifiant en lui le fruit de l’Esprit divin, -mémoire éternelle !

4. A ceux qui confessent que le Saint Esprit procède directement du Père seul, de même que le Fils naît directement du Père seul, selon l’enseignement que Dieu le Verbe Lui-même a transmis à ses Apôtres alors qu’Il était sur le point d’aller à Sa Passion salvatrice de l’univers, en disant : «Lorsque sera venu le Consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de Vérité, qui procède du Père, il rendra témoignage de moi» (Jn 15, 26) ; à ceux donc qui reçoivent dans son intégrité ce testament divin de Notre Dieu et Sauveur Jésus Christ, -mémoire éternelle !

5. A ceux qui savent et qui croient que le Père seul est source de la Divinité suressentielle et que le Fils et l’Esprit Saint tirent leur existence du Père sans intervalle ni médiation, telles deux pousses jaillies d’une racine unique ou telles deux fleurs et deux lumières suressentielles, selon le nom que leur donne le grand et fécond théologien Denys7, ou tels deux rayons d’un seul Soleil et deux fleuves issus d’une seule source, selon les paroles du divin Grégoire de Nysse ; à ceux donc qui n’acceptent pas les discours des menteurs et des sacrilèges prétendant que le Fils se rattache au Père de manière directe et immédiate, tandis que l’Esprit Saint se rattacherait au même Père de manière lointaine et indirecte, ce qui les conduit, pour leur malheur ! à dissocier l’Esprit Saint d’avec l’Hypostase du Père et à introduire entre le Père et l’Esprit une sorte de frontière et de disjonction qui conduit tout droit dans le gouffre du trithéisme ; à ceux donc qui rejettent ces innovations des hérétiques et qui confessent parfaitement, jusqu’à leur mort, la parole de la piété, -mémoire éternelle !


6. A ceux qui croient et confessent un seul Dieu parfait dans le Père, le Fils et le Saint Esprit, en trois Hypostases parfaites :
Dieu parfait le Père,
Dieu parfait le Fils,
et Dieu parfait l’Esprit Saint :
Un seul Dieu parfait, la Sainte Trinité,
non pas Dieu incomplet le Père,
ni Dieu incomplet le Fils,
ni Dieu incomplet l’Esprit Saint
car Dieu n’est pas composé, de sorte que la Sainte Trinité soit faite d’imparfaits, mais
Divinité entière et parfaite dans le Père,
entière et parfaite dans le Fils,
entière et parfaite dans le Saint Esprit,
Divinité Une, Simple, et Plus-que-Parfaite, Sainte Trinité, ni mesurable en degrés, ni susceptible de variations,mais une et la même Trinité, égale dans l’honneur, dans la gloire et dans le Trône, Dieu un et simple ; à ceux qui croient ainsi -mémoire éternelle !

7. A ceux qui reçoivent et embrassent les sept saints et vénérables Conciles oecuméniques : le Premier, réuni contre Arius ; le Deuxième, contre Macédonius et Apollinaire ; le Troisième, contre Nestorius le judaïsant ; le Quatrième contre les Monophysites ; le Cinquième contre Sévère et Origène ; le Sixième contre les monothélites ; et le Septième contre les iconomaques, ainsi que les Conciles locaux qui ont brillé par leur orthodoxie, ensemble avec les canons et décrets pris par tous ces Conciles ; à ceux qui les acceptent, -mémoire éternelle !

8. «Ainsi que les prophètes ont vu, ainsi que les Apôtres ont prêché, que l’Eglise a reçu, que les Docteurs ont dogmatisé et que l’univers a cru ; ainsi que la grâce a resplendi, que la vérité a été démontrée et l’erreur dissipée ; ainsi que la Sagesse a déclaré et que le Christ a triomphé, ainsi nous pensons, ainsi nous parlons, ainsi nous proclamons» la foi sainte, irréprochable et immaculée, par la grâce de Notre vrai Dieu qui a dit : «Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas».

9. A tous ceux qui, en outre, ont accepté d’être livrés à toute sorte de supplice, jusqu’à la mort même, en combattant pour la piété, -mémoire éternelle !

10. A Conon, Jean, Marc, Clément, Maxime, Théodoret, Théoctiste, Barnabé, Jérémie, Grégoire, Joseph, Gérasime et Germain, vrais moines et saints martyrs, confesseurs et champions de l’orthodoxie, qui, après mille tortures insupportables, ont encore souffert la mort par le feu8, -mémoire éternelle !

ANATHEMES AUX HETERODOXES

11. «De même les malédictions atteignent ceux qui rejettent et méprisent la foi orthodoxe ; c’est pourquoi, nous, le corps plénier des fidèles, leur jetons la malédiction qu’ils se sont eux-mêmes attirés».

12. A ceux qui n’acceptent pas de chérir et de conserver intact et intégral le saint credo confessé par les orthodoxes, c’est-à-dire le symbole que les deux premiers Conciles ont évangéliquement promulgué, et que les Conciles suivants ont confirmé, mais qui le falsifient et le tirent à leur propre sens, et qui corrompent aussi bien les décrets des saint Apôtres théodidactes que ceux de Notre vrai Dieu et Sauveur Jésus Christ ; à ces faussaires, -anathème !

13. A ceux qui ne confessent pas que le Saint Esprit procède du Père et tire directement de Lui son existence, de même que le Fils naît aussi directement du Père, selon le testament que Dieu le Verbe Lui-même a laissé (Jn 15, 26) et selon la tradition que l’Eglise a reçue des divins Pères, mais qui, dédaignant l’enseignement de Notre Dieu et Sauveur Jésus Christ, acceptent des propos impies et controuvés, prétendant que le Fils se rattache au Père de manière directe et immédiate, tandis que l’Esprit Saint se rattache au même Père de manière lointaine et indirecte, ce qui les conduit, pour leur malheur ! à éloigner l’Esprit Saint de l’Hypostase du Père, à Le dissocier d’avec Elle, et à introduire entre le Père et l’Esprit une sorte de frontière et de disjonction qui conduit tout droit dans le gouffre du trithéisme ; à ces trithéistes, anathème !

14. A ceux qui entreprennent d’établir des dogmes contraires à ceux du Seigneur Christ, et qui déclarent que l’Esprit Saint procède du Père et du Fils et qu’Il est issu du Fils directement et sans intermédiaire, mais du Père indirectement et avec un intervalle, de telle sorte que le Fils vienne directement du Père, et le Saint Esprit, directement du Fils ; et qui osent dire que le Fils est cause prochaine de l’Esprit et le Père, cause éloignée du même Esprit, lequel sortirait donc en acte du Fils et en puissance du Père ; à ceux qui introduisent ainsi des degrés et des échelons entre causateurs et causés au sein de la Trinité simple et indivisible, -anathème !

15. A ceux qui dogmatisent dans la Trinité plus que louangée, différents degrés de gloire et de dignités et qui osent soutenir que l’Esprit Saint serait le troisième en dignité après le Père et le deuxième après le Fils ; à ceux qui s’efforcent ainsi de diviser la Divinité Une, Simple, identique en honneur, partageant la même gloire et siégeant sur le même trône ; qui font varier les Trois hypostases dans leurs rapports réciproques, et posent en conséquence trois dieux différents -et cela, quoique Grégoire le Théologien dise haut et clair dans son homélie sur le Saint Esprit : «Afin de sauvegarder la distinction des Trois Hypostases dans une seule nature et dignité de la Divinité» et encore : «L’adoration de l’Un est adoration des Trois, à cause de l’identité d’honneur, de dignité et de Divinité chez les Trois Personnes» ; à ceux donc qui scindent la Divinité Une aux Trois Hypostases dont la gloire est la même, en introduisant trois degrés différents de dignité, -anathème !

16. A ceux qui assignent, à la Trinité sans limite et plus que louangée, un ordre qui la hiérarchise en premier, deuxième et troisième rang9, ni plus ni moins que les choses soumises au temps et séparées dans l’espace, et qui bravent ainsi les paroles de Basile le Grand : «Lorsque nous disons un, deux et trois, il ne s’agit pas d’un compte d’arithmétique, ni d’une addition qui irait de l’unité à la pluralité ; nous ne parlerons pas davantage de premier, de deuxième ni de troisième. Dieu dit, en effet : ’Je suis le premier, et je suis après toutes ces choses’». Ils refusent de confesser l’ordre comme ils le devraient, c’est-à-dire selon la distinction des propriétés personnelles : l’innascibilité du Père, la naissance du Fils et la procession du Tout Saint Esprit, suivant les paroles du sublime théologien Denys, qui dit : «Les personnes de la Théogonie suressentielle ne s’échangent pas, mais le Père seul est source de la Divinité suressentielle ; le Fils n’est pas le Père, ni le Père le Fils ; les hymnes conservent pieusement la propriété de chacune des hypostases théarchiques». A ceux donc qui subordonnent le Fils au Père et l’Esprit Saint au Fils en leur attribuant premier, deuxième et troisième rang, ‑anathème !

17. A ceux qui prennent dans un sens faussé, conforme à leur propre hérésie, la formule employée par nos divins Pères Maxime et Taraise, qui ont dit : «L’Esprit Saint procède du Père par le Fils» ; à ceux qui refusent d’expliquer ces mots selon la parole de vérité en prenant l’exemple des deux forces de l’unique et même Soleil, la lumière et la chaleur, qui acquièrent toutes deux directement et immédiatement leur existence à partir de lui, sans que la lumière ne tienne son être de la chaleur, ni la chaleur de la lumière, mais c’est par la lumière que la chaleur vient du Soleil jusqu’à nous et qu’elle est dispensée à toute la création. Oui, elles jaillissent du Soleil simultanément et conjointement, et elles coexistent ainsi, leurs énergies demeurant distinctes. Ici, donc, les mots «par le Fils» signifient la simultanéité et équivalent à «avec le Fils», comme le divin Basile l’énonce : «Le Fils, qui a lui-même rayonné de la lumière inengendrée comme seul Fils Unique, fait connaître par lui et avec lui l’Esprit Saint qui procède du Père» et il ajoute que l’Esprit «est connu par le Fils, avec le Fils et conjointement à Lui». Mais ces gens s’attaquent à la tentative oiseuse de donner ici à la préposition «par» (dia) le même sens que la préposition «de» (ek), comme lorsque l’on parle des créatures, ou que l’on énumère une généalogie, ou qu’il est question de racine et de fruit. Dans tous ces cas, le troisième terme vient du premier par le second, et il sort effectivement et sans intermédiaire du second, mais potentiellement et indirectement du premier. A ceux donc qui s’appliquent ainsi à fausser de manière hérétique la signification de la procession du Tout Saint Esprit hors du Père par le Fils, ‑anathème !

18. A ceux qui osent appliquer à la Sainte Trinité le dogme radical selon lequel le Père serait essence inengendrée, le Fils essence engendrée et l’Esprit Saint, essence procédante, et qui affirment ainsi témérairement trois essences partielles, malgré le contredit éclatant que leur donnent ces mots de saint Jean Damascène : «On doit appliquer de manière distinctive les termes de Père, de Fils, d’Esprit, de sans-cause, de causé, d’inengendré, d’engendré et de procédant, lesquels ne signifient pas l’essence, mais la relation mutuelle et le mode d’existence». Avant lui, Grégoire le Théologien avait dit de même : «L’absence de principe, l’innascibilité, ne constitue pas la nature du Sans-Principe, et pas davantage le Principe n’est divisé du Sans-Principe par le fait d’être principe. Car être principe n’est pas pour lui sa nature, pas plus que l’a-principialité n’est celle du premier. Ces attributs, en effet, concernent la nature10, ils ne sont pas la nature». Dans son Homélie sur la Pentecôte, il s’exprime ainsi : «Tout ce que le Père est appartient aussi au Fils, hormis l’innascibilité ; tout ce que le Fils est appartient à l’Esprit, hormis la génération ; or ces attributs ne définissent pas des essences, mais sont définies à propos de l’essence». A ceux donc qui osent dogmatiser à propos de la Sainte Trinité, une essence inengendrée, le Père, une essence engendrée, le Fils, une essence procédante, l’Esprit Saint, et qui confessent témérairement trois essences et, par là, introduisent, en parole et en actes, le trithéisme, ‑anathème !

19. A ceux qui dogmatisent que l’Esprit Saint tire son existence et procède de l’essence du Père et du Fils, et qui posent comme cause de l’essence du Tout Saint Esprit l’essence du Père et du Fils, ce qui les conduit à introduire dans la Sainte Trinité une essence causale et une essence causée, opposée l’une à l’autre comme les termes d’une relation, et à compter des substances diverses dans la Trinité consubstantielle ; à ces dogmaticiens qui ne confessent pas que l’opposition, la pluralité, la division, ainsi que la cause, le causé, l’innascible, l’engendré, le procédant caractérisent les hypostases et les propriétés personnelles, mais qui affirment au contraire que ces termes signifient l’essence et qui scindent donc entre diverses essences l’essence suressentielle de l’Unique Divinité, ‑anathème !

[20. A ceux qui n’acceptent pas de chérir et de garder intact et inaltéré le symbole saint confessé par les orthodoxes durant la sainte liturgie, à chaque célébration ; ce symbole qui a été promulgué par le Premier et le Deuxième Concile et confirmé par les suivants ; mais qui le falsifient en disant : Et en l’Esprit Saint, Seigneur, qui donne la vie, qui procède du Père et du Fils, et qui corrompent non seulement les traditions conciliaires des saints Pères, des saints et des Apôtres théodidates, mais transgressent même les bornes posées par notre vrai Dieu et Sauveur Jésus Christ Lui-même -anathème !

20bis. A ceux qui comprennent dans un sens faussé la procession du Tout Saint Esprit et disent que l’effusion et la sortie sont même chose ; et affirment ainsi que, puisque les divins Pères, et surtout saint Cyrille, disent que le Saint Esprit est répandu et sort du Fils comme du Père, il s’ensuit qu’Il procède aussi du Fils. Ne comprenant pas, dans leur démence, que le terme de procession exprime le mode intemporel de l’existence du Tout Saint Esprit -c’est pourquoi nous le confessons du Père sans cause ; pour l’effusion, et la sortie, elle désignent la commmunication abondante du Tout Saint Esprit et la distribution de Ses charismes. C’est aussi pourquoi les Pères divins indiquent également la cause pour laquelle le Saint Esprit est répandu, parce qu’il est donné à certains et dans le temps. A ceux donc qui ne confessent pas que le Saint Esprit tient son existence du Père par procession, comme le Fils par génération, et que la naissance est le mode d’existence du Fils et la procession, le mode d’existence du Saint Esprit ; mais qui rejettent perfidement les idiomes (propriétés personnelles) du Tout Saint Esprit et ne disent pas qu’il tient son existence du Père comme Celui qui procède, alors que Grégoire le Théologien dans son discours sur le Saint Esprit et le très théologique Damascène clament que le procédant est un milieu entre l’inengendré et l’engendré, et que la procession du Tout Saint Esprit est un mode d’existence différent de l’innascibilité du Père et de la naissance du Fils, -anathème11.]

20ter. A ceux qui ne reconnaissent pas que la formule «l’Esprit Saint est de l’essence du Père et du Fils» est une manière d’affirmer sa consubstantialité ; mais qui disent qu’elle signifie la cause, en ce sens que l’essence du Père et du Fils serait cause de l’essence du Tout Saint Esprit, ‑anathème !

21. A ceux qui disent que l’Esprit Saint procède du Père et du Fils et tient d’eux son existence, et que le Père et le Fils sont ensemble, en tant que Dieu, une seule cause processive et un seul principe du Tout Saint Esprit, et qui, ce faisant, bannissent l’Esprit Saint de la Divinité, ‑anathème12 !

22. A ceux qui ne confessent pas que la procession est le mode d’existence du Tout Saint Esprit, exactement comme la naissance est le mode d’existence du Fils, mais qui déclarent que procéder est synonyme des expressions «se répandre, provenir, être issu, jaillir, resplendir, exister, apparaître, surgir, envoyer», pour en déduire que l’Esprit Saint procède aussi du Fils, sans comprendre qu’il s’agit là de vocables généraux et universels qui s’appliquent non seulement à la procession du Tout Saint Esprit et à la naissance du Fils, mais encore à l’effusion même du Saint Esprit -et c’est pourquoi ces expressions ne peuvent pas toujours permuter avec le terme de procession ; à ceux qui font cette confusion et qui abolissent ainsi la propriété personnelle du Tout Saint Esprit et son mode d’existence, ‑anathème !

23. A ceux qui interprètent à faux, dans le sens de leur propre hérésie, la parole du divin Apôtre : «Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils», pour essayer d’asseoir leur dogme que l’Esprit Saint procède aussi du Fils et tire de Lui son existence, sans comprendre la différence qui existe entre «être à quelqu’un» et «être de quelqu’un». Dire, en effet, de l’Esprit qu’Il est celui du Fils, c’est, selon le grand et divin Basile, confesser leur entente mutuelle, leur identité d’honneur, et affirmer qu’on les comprend ensemble et conjointement, mais certainement pas que l’Esprit tienne du Fils son existence, comme le prétendent ces impies, à qui nous disons : anathème !

24. A ceux qui infèrent à tort l’unité de la cause du Tout Saint Esprit du fait que tout ce qui est au Fils se rapporte à la Cause première, comme la rémission des péchés, la préparation de la félicité des justes, la connaissance du Jour et de l’Heure du Second Avènement13, et le fait d’être seul vrai Dieu. A ces gens qui réduisent ainsi la Procession du Tout Saint Esprit, qui est sa propriété hypostatique, à un attribut de la nature divine, et à une oeuvre de la volonté, ‑anathème !

25. A ceux qui interprètent faussement cette phrase de saint Jean Damascène : «Nous ne disons pas l’Esprit Saint issu du Fils, non plus que nous ne disons le Fils issu de l’Esprit14» et la commentent ainsi : «Jean Damascène prescrit de ne pas dire l’Esprit issu du Fils, mais c’est seulement au sens où ce dernier serait la cause première et lointaine qu’il nous interdit ce langage, et non pas au sens de cause immédiate. En effet, l’Esprit Saint est issu du Père au sens de cause première, mais nous déclarons bien fort qu’Il est issu du Fils comme de sa cause prochaine et sans intermédiaire». A ceux qui ne voient pas que le divin Damascène a aussitôt précisé : «Non plus que nous ne disons le Fils issu de l’Esprit», mais qui pervertissent les paroles des saints pour les accommoder à leur erreur, ‑anathème !

26. A ceux qui posent en dogme que la perfection de l’image enveloppe l’idée de cause, et qui disent que le Fils est l’image du Père parce qu’Il est issu du Père, et que l’Esprit Saint étant image du Fils doit aussi être issu du Fils, sans voir que si le Fils est cause du Tout Saint Esprit pour cette raison, l’Esprit Saint devrait lui-même être cause du Fils, puisqu’ils sont image parfaite l’un de l’autre. A ceux qui ne confessent pas que cette perfection exprime leur similitude et l’identité de leur énergie naturelle, parce que la possession d’une énergie naturelle unique implique identité de nature chez ceux qui la possèdent, mais qui comprennent la perfection de l’image dans le sens d’une causalité, ‑anathème !

27. A ceux qui lisent de manière impie la phrase du divin Grégoire de Nysse qui dit : «Ainsi l’Esprit Saint tient aussi au Fils Unique, lequel est, par la seule vue de la pensée, considéré avant l’hypostase de l’Esprit en vertu de la raison causale». Ils ne comprennent pas que la «raison causale» du Fils est la naissance, et celle du Tout Saint Esprit, la procession ; ceux qui s’élèvent jusqu’à la divine connaissance de l’Hypostase de l’Esprit considèrent en premier le Fils, en tant que fils, par la vue de la pensée, du fait que ce terme, désignant une relation, s’articule à son corrélatif15. A ceux qui affirment, au contraire, que le Fils est cause de l’Hypostase de l’Esprit, ‑anathème !

28. A ceux qui enseignent que l’Esprit Saint procède et tient son existence du Trône de Dieu et de l’Agneau, autrement dit, de choses créées, puisque le Trône de Dieu est une créature, selon la parole qui dit : «Le ciel est mon trône», et que l’Agneau est la nature humaine du Seigneur Christ, ainsi nommée à cause de la Passion ; à ceux donc qui confessent que l’Esprit Saint, l’Un de la Sainte Trinité, Dieu le Consolateur, est une créature, ‑anathème !

29. A ceux qui entendent de manière sacrilège la parole du Christ Sauveur, qui dit : «Il me glorifiera, parce qu’Il prendra du Mien et vous l’annoncera» et déclarent que l’Esprit Saint prendra du Fils son existence, ce qui revient à lui imposer une limite temporelle et à le définir comme récemment venu à l’être et postérieur aux divins Apôtres ; à ceux, donc, qui ne confessent pas que cette parole signifie l’identité de volonté et d’énergie, mais prêchent ouvertement que l’Esprit prendra du Fils son existence, ‑anathème !

30. A ceux qui posent en dogme que le souffle divin (Jn 20, 22-23) est l’hypostase du Tout Saint Esprit et non le charisme spirituel de lier et de délier les péchés, comme le Christ Lui-même l’a précisé et comme l’essaim des Pères l’a transmis, et qui croient cela malgré les paroles du Christ Sauveur à ses Apôtres après Sa Résurrection : «Vous demeurerez dans Jérusalem jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en-haut, le Saint Esprit survenant sur vous» et encore : «Si je ne m’en vais pas, le Saint Esprit ne viendra pas sur vous» ; à ceux donc qui enseignent que l’Esprit Saint qui fut soufflé sur les Apôtres est l’hypostase de Dieu le Paraclet, pour en déduire que l’Esprit Saint procède du Fils et tient de Lui son existence, ‑anathème !

31. A ceux qui rabaissent l’hypostase du Tout Saint Esprit en la confondant avec la communication et la distribution des charismes et qui, de ce fait, rejettent l’Un de la Sainte Trinité, Dieu le Paraclet, en attribuant au Tout Saint Esprit une hypostase divisible, si bien qu’elle serait, selon sa divinité et dans son existence divine, susceptible d’être reçue à des degrés divers de plus et de moins par les justes ; à ces contempteurs, -anathème !

32. A ceux qui comprennent indûment la parole du divin Athanase qui dit : «Pour manifester à Ses disciples sa divinité et sa majesté, et pour montrer qu’il n’était pas inférieur à l’Esprit, mais plus grand et égal à celui-ci, Il leur donna l’Esprit en disant : Recevez le Saint Esprit». A ceux donc qui s’appuient sur ce texte pour affirmer que le Fils est plus grand que l’Esprit Tout Saint par la causalité, et qui ne confessent pas que le Fils est à la fois égal à l’Esprit dans la gloire et dans l’essence et plus grand que la grâce qu’Il dispense, comme l’explique Athanase le Grand lui-même, mais qui prennent ici l’expression de «plus grand» pour une manière de désigner la causalité, ‑anathème !

33. A ceux qui se risquent à enseigner que certaines propriétés naturelles sont communes au Père et au Fils, mais non point au Tout Saint Esprit, et qui disent en propres termes : «L’Esprit Saint n’aura point communication des propriétés naturelles du Père et du Fils», ce qui revient à prêcher un Esprit Saint porteur d’une nature différente de celle du Père et du Fils ; à ces malheureux, ‑anathème !

34. Aux faussaires qui introduisent mille espèces d’interpolations et d’altérations dans les écrits divins et sacrés des saints Pères, notamment d’Athanase le Grand, de Basile le Grand, d’Epiphane de Chypre, de Cyrille et de Maxime le Confesseur, ainsi que de Jérôme, d’Augustin et des autres saints Pères divins et orthodoxes, ‑anathème !

35. A ceux qui acceptent les passages falsifiés et en donnent lecture au peuple pour tromper les fidèles et provoquer la ruine de la foi orthodoxe, et qui calomnient, en premier lieu, le grand et divin Basile, auquel ils prêtent ces mots : «Le langage de la piété enseigne que l’Esprit est second en dignité par rapport au Fils, dont Il tient Son être, de qui Il reçoit et l’annonce, et, absolument parlant, que l’Esprit dépend de cette cause», et ensuite saint Athanase à qui ils font dire : «Le Saint Esprit est la Projection du Père et du Fils qui (Le) porte», et encore : «L’Esprit Saint est issu du Père et du Fils, non fait, non créé, non engendré, mais procédant», sans oublier saint Grégoire de Nysse qu’ils falsifient ainsi : «Il est dit que le Saint Esprit vient du Père et l’on témoigne aussi qu’Il vient du Fils», et le divin Chrysostome : «Tel est l’Esprit : Celui qui procède du Père et du Fils, qui distribue comme Il l’entend ses propres charismes» et encore : «Cet Esprit Saint, nous le disons égal au Père et au Fils et procédant du Père et du Fils» ; à ceux donc qui acceptent ces textes controuvés et qui s’efforcent par ce moyen de duper les orthodoxes les plus naïfs, ‑anathème !

36. A ceux qui inventent des dogmes contraires à ceux des Pères et se montrent notoirement hostiles au très saint patriarche Photios, à Théophylacte de Bulgarie, à Euthyme Zigabène, à Jean Phournès, et au premier de la Montagne Gane, à Nicolas de Méthone et aux autres champions de la piété : ils traitent ces saints d’imposteurs et de corrupteurs de la foi orthodoxe, quand ils sont en réalité les vrais défenseurs de la piété qui ont lutté pour les dogmes orthodoxes de l’Eglise du Christ ; à ces calomniateurs, ‑anathème !

37. A ceux qui se servent de pains azymes pour le sacrifice de l’autel et, en agissant ainsi, réduisent à néant l’Incarnation de Dieu le Verbe et affirment sur le mode symbolique l’hérésie d’Apollinaire, dont le dogme consistait à affirmer que le Seigneur avait assumé un corps céleste, sans âme ni esprit ; il poursuivait en ajoutant que le Seigneur était passé à travers Marie comme par un tuyau, de façon purement apparente, car, toujours selon lui, l’esprit humain se serait, en Adam, uni dans sa substance même, à cause de la transgression, au péché tel qu’il existe dans la volonté16, tandis que la chair s’unissait à l’acte même du péché. Il s’ensuit que si Dieu le Verbe avait assumé la nature humaine, Il n’eût pas été sans péché. Or il était bien tel. Il n’a donc pas assumé la nature humaine, mais un corps céleste, pur et sans péché, modelé d’avance dans le ciel, dépourvu d’âme et d’esprit, lesquels sont suppléés par la Divinité du Monogène. C’est pourquoi les adeptes de cet Apollinaire citent en témoignage les paroles que voici : «Nul n’est monté au ciel si ce n’est celui qui est descendu du ciel» et «s’étant trouvé en forme d’homme». De là vient qu’ils célèbrent le sacrifice avec du pain azyme, lequel ressemble, disent-ils, au corps sans âme qui fut assumé, et ils n’y mettent ni levain ni sel, parce que le levain est comme l’âme du pain, et le sel son esprit. C’est aussi pour cette raison qu’ils le pétrissent longtemps d’avance et le conservent avec précaution, le qualifiant alors de pain pur, tandis qu’après la prière, ils l’appellent pain fermenté, de même que le corps céleste de leur invention se serait trouvé, après l’union avec la Divinité, pourvu d’âme et d’esprit. Ils ne le mêlent pas avec les autres pains de la prosphore, offerts à l’intention des saints, parce que leur dogme assure que ce corps supérieur n’est pas consubstantiel aux saints. A ceux donc qui offrent des azymes en sacrifice et renient ainsi l’Incarnation de Dieu le Verbe, ‑anathème !

38. A ceux qui essayent, de quelque manière que ce soit, d’introduire de nouvelles questions et de nouveaux enseignements sur la divine et insaisissable Trinité et qui entreprennent de chercher la différence entre la génération et la procession et ce qu’est, en Dieu, génération et procession, et qui en rendent raison dans des discours, au lieu de demeurer de tout leur coeur dans la limite des définitions que les disciples du Christ et les saints Pères nous ont transmises ; à ces disputeurs qui, en conséquence de leur tentative, tombent dans des querelles de mots qui roulent sur des points que la tradition ne nous enseigne pas et qui ne servent rigoureusement à rien, ‑anathème !

39. A ceux qui méprisent les saints et vénérables conciles oecuméniques, allant jusqu’à dédaigner leurs traditions dogmatiques et canoniques, et qui affirment que ces conciles n’ont pas tout défini et transmis parfaitement, mais qu’ils ont laissé dans l’ombre la plus grande partie de la doctrine et des mystères et ne les ont pas enseignés, ‑anathème !

40. A ceux qui tiennent en mépris les saints et divins canons de nos Pères bienheureux, ces règles qui soutiennent la Sainte Eglise de Dieu et font l’ornement de toute l’Eglise chrétienne qu’elles conduisent dans la crainte et la piété divines ‑anathème !

41. A toutes les innovations et attaques qui ont été perpétrées contre la tradition de l’Eglise et contre l’enseignement et l’exemple des Pères saints et vénérables, ou qui le seront dans l’avenir, ‑anathème !

CONDAMNATION DE JEAN BECCOS

42. Outre ce qui précède, il convient également de jeter sous l’anathème les écrits et les dogmes de Beccos, qu’il a enseignés dans l’Eglise, aussi bien les falsifications antérieures que celles auxquelles il s’est livré lui-même, ainsi que les interprétations fallacieuses qu’il a forgées pour constituer et consolider l’hérésie pneumatomaque.

43. Beccos écrit : «Une première chose, c’est d’éditer correctement tous les textes qu’on a dits, dans lesquels les théologiens des diverses époques qui ont parlé de la Trinité ont clairement et distinctement affirmé que l’Esprit Saint est pleinement17 de l’essence du Père et du Fils, ce qui constitue précisément l’enseignement de l’Eglise de Rome, quand elle déclare qu’Il procède des Deux». L’auteur dit ici que l’essence du Père et du Fils est cause de l’essence du Tout Saint Esprit, et il confesse une essence-cause et une essence-causée, toutes deux antithétiques et opposées comme des termes corrélatifs. Or les caractères de «cause» et de «causé» ne désignent pas l’essence, mais la relation réciproque et le mode d’existence ; car la cause et le causé sont autour de l’essence, mais ils ne sont pas l’essence, selon l’enseignement des divins Pères18. Enfin, lorsque l’on dit que l’Esprit Saint est de l’essence du Père et du Fils, on signifie la consubstantialité, mais point du tout la cause.

44. Il dit encore : «Se fondant sur les dogmes des grands saints et fidèle à leurs idées, l’Eglise de Rome prêche le Fils issu du Père seul, mais déclare l’Esprit issu du Père et du Fils, non sans enseigner toutefois et confesser clairement un seul principe dans la Sainte Trinité, parce qu’elle sait, de par l’enseignement des Pères, que tout ce que le Fils possède doit être rapporté au Père, comme à la Cause première. En effet, dire que l’Esprit est issu du Père et du Fils et refuser d’autre part d’admettre deux causes de l’Esprit, ne peut s’expliquer que de la manière qu’on a dite, à savoir que tout ce qui est au Fils revient au Père comme à la Cause première». Ici, pour éviter de tomber dans la bi-causalité, il confesse que l’Esprit Saint est une créature ! En effet, la causalité de création19 remonte au Père comme à la Cause première, ainsi que tous les apanages20 de la Divinité, selon l’enseignement de saint Grégoire le Théologien : «Quoique il faille rendre à la Cause première ce qui appartient à l’Esprit, exactement comme l’on attribue à cette Cause tout ce qui est au Fils unique, il n’en va cependant pas de même pour la causalité de procession21, parce qu’elle est une propriété hypostatique et que toutes les propriétés personnelles sont intangibles».
C’est aussi pourquoi Basile le Grand dit dans son Contre Eunome : «Tout ce que l’on affirme comme venu à l’être de par le Fils -autrement dit comme créé par Lui- se rapporte à la Cause première qui est le Père». Beccos a également falsifié cette phrase du grand parmi les Pères, Basile, en écrivant : «Tout ce que l’on affirme comme étant de par le Fils se rapporte à la Cause première qui est le Père». Il a supprimé dans sa citation l’expression «venu à l’être» pour y substituer le terme «étant22» afin de suggérer que la causalité de procession a lieu par le Fils et renvoie au Père de la même manière que la causalité de création. C’est ainsi que, s’appuyant sur la citation altérée par ses soins, il poursuit : «Nous avons donc raison de dire que les Italiens, en ajoutant au Symbole que le Saint Esprit procède aussi du Fils, n’affirment nullement par là que l’Unique Esprit aurait deux causes». En agissant de la sorte, il fausse à la fois le texte et l’interprétation de cette parole de notre saint Père Basile le Grand.

45. Il déclare encore : «Ainsi donc, puisque nous avons une seule foi, qui nous est venue des Pères en héritage sacré, que les Conciles oecuméniques et locaux ont ratifiée et que le temps qui s’est écoulé depuis lors, et jusqu’à présent, a confirmée, qu’elle demeure sauve et intacte, sans que rien nous empêche de conclure la paix avec nos frères, puisque les mots qu’ils ont ajoutés conduisent à une même intelligence de la foi». Il calomnie ici tous les saints conciles et tous les saints pères et se fait une chimère, selon laquelle, dès l’origine et depuis toujours, les Italiens auraient fait cette addition au divin symbole, que tous les saints conciles et tous les divins Pères auraient acceptée ! Quant à nous, c’est par pure malveillance que nous aurions excommunié les auteurs de cette addition ! Or les diffamateurs des saints Conciles et de tous les divins Pères sont déjà frappés d’anathème.

46. Il déclare encore : «Les nouveaux théologiens qui, à les en croire, l’emportent sur les Pères en précision dogmatique, tirent de leur imagination une armada de différences et se retranchent derrière ces distinguos chimériques pour refuser la réconciliation avec l’Eglise de Rome. Ils prétendent, en effet, que sa doctrine d'une procession de l’Esprit hors du Père et du Fils vient de ce qu’elle ignore la différence entre l’affirmation que l’Esprit sort du Père et du Fils, qu’Il est répandu et qu’Il provient par le Père et le Fils, et celle qui consiste à dire que l’Esprit procède du Père et du Fils». Beccos ravale ici à un rang inférieur le mode d’existence du Tout Saint Esprit, c’est-à-dire la procession, qu’il confond avec les notions de sortir, d’être répandu, de provenir, tous termes que les Pères emploient avec un complément d’origine, ajoutant toujours «du Fils» ou «de la grâce divine», et qui s’appliquent à l’énergie, comme le divin Chrysostome l’énonce souverainement : «La grâce se répand, non point le donateur». Ainsi, ces expressions ne signifient pas l’existence du Tout Saint Esprit, à laquelle ne convient que le verbe procéder, de même que le terme de naître est le seul qui s’applique proprement au Fils.

47. Ensuite, toujours pour éviter d’introduire deux causes, il tombe dans un blasphème d’un autre genre, et confesse tout uniment le Saint Esprit comme une énergie du Père et du Fils. Voici ses paroles : «Si quelqu’un se plaît encore chicaner, eh ! bien, qu’il sache que, sauf à risquer le blasphème énorme que le Fils possède une énergie propre, différente de celle du Père, on ne saurait jamais penser ni prétendre que le Père et le Fils sont deux causes. En effet, puisque le Fils n’a pas d’énergie qui lui soit propre, indépendamment du Père, comment dire que le Père et le Fils sont deux causes, que ce soit par rapport à la création ou dans leur nature ? Car le Saint Esprit, selon le grand Cyrille et le très grand Athanase, s’appelle aussi «énergie naturelle du Père, qui peut tout remplir selon sa volonté» : or, qui d’entre les amoureux de la piété, osera jamais penser que cette énergie naturelle et essentielle puisse avoir deux causes ?» L’auteur altère et dénature ici les écrits des saints Pères, malgré la réponse magistrale de saint Grégoire le Théologien à Eunome : «Si l’Esprit Saint est une énergie, il sera, non pas agissant, mais activé, et cessera avec cette activation. Car l’énergie est quelque chose de tel. Comment, dès lors, agit-il, comment dit-il telles et telles choses, comment peut-il mettre à part, s’affliger, s’irriter et accomplir toutes ces actions qui sont, à l’évidence, le propre d’un moteur et non d’un mouvement ?» Vous voyez sa méthode ? Tantôt, des interprétations vicieuses ; tantôt, des textes falsifiés par ses soins.

48. Il fait encore étalage d’une autre élucubration étrangère à la piété, qu’il formule ainsi : «On a donc découvert, dans tous les écrits des saints théologiens distingués, l’enseignement clair et distinct que l’Esprit Saint tire du Fils son existence naturelle, essentielle et hypostatique. Quant à savoir pourquoi le terme même de procession hors du Fils n’est attesté nulle part, comme variante des autres expressions, je m’en expliquerai plus tard». Voyez encore comment il se charge de tordre et de défigurer les écrits des saints Pères. Qui d’entre les saints Pères, en effet, a jamais déclaré que l’Esprit Saint tirait du Fils son existence hypostatique ? Que l’Esprit Saint soit répandu par le Fils et donné, en don issu de Lui de manière naturelle et substantielle, selon l’éclat et l’énergie divine, à ceux qui en sont dignes, c’est une tradition dont toute l’Eglise du Christ confesse l’origine patristique et qu’elle croit absolument, parce que l’Esprit Saint qui fut répandu et donné aux saints dans le Fils n’était pour Lui ni une acquisition, ni un bien extrinsèque, comme Il le fut pour les Prophètes et les Apôtres. Il a dit, en effet, à ces derniers : «Vous avez reçu en don gratuit, donnez en don gratuit» ; tandis que c’est de manière essentielle et naturelle que le Seigneur donne aux saints la grâce et l’énergie du Tout Saint Esprit ; en revanche, nous n’avons jamais appris nulle part que l’Esprit Saint tire du Fils son existence hypostatique. Cette dernière idée est clairement un fantasme de son esprit malsain.


49. Voilà pourquoi, continuant ses raisonnements, tantôt à coup de falsifications de son cru, tantôt à coup de déductions tirées des passages falsifiés, il déclare encore ceci : «Ainsi donc, l’examen détaillé des écrits des saints nous conduit à constater tantôt que l’Esprit se répand de manière essentielle à partir du Fils, tantôt qu’Il tient du Fils son être hypostatique, tantôt qu’Il resplendit par le Fils, qu’Il provient essentiellement du Fils et qu’Il a l’être par Lui, tantôt enfin que Son existence lui vient essentiellement et naturellement du Fils». Ici encore, l’affirmation que l’Esprit Saint tient du Fils son être hypostatique, est un pur produit de son hypocrisie. Quant à l’affirmation qu’Il a l’être par Lui, c’est-à-dire que l’Esprit Saint a l’être par le Fils, c’est une idée qu’il doit à ses maîtres, qui a germée du mauvais grain semé par le diable et dont il a hérité avec ferveur. C’est pourquoi nous déclarons tous ces propos frappés d’anathème.

Synodicon de l'Orthodoxie

SYNODICON DE L'ORTHODOXIE

Action de grâces anniversaire
offerte à Dieu pour Son grand bienfait,
en ce jour où l'Eglise nous fut rendue,
avec l’exposé des dogmes pieux et véridiques de notre foi,
et la condamnation des inventions maudites de l'impiété.

PREFACE

Marchant dans la suite des paroles des Prophètes, dans la voie des exhortations apostoliques et dans les pas du récit évangélique, voici que nous célébrons la fête du Renouveau1. En effet, la voix d'Isaïe, demandant que «les îles fêtent leur renouveau devant Dieu», s'adresse en symbole aux Eglises des nations ; et par «églises», il faut entendre non seulement les édifices et les splendeurs qui y scintillent, mais encore la multitude des fidèles qui les remplissent, ainsi que tous les hymnes et louanges du culte divin.
L'Apôtre, à son tour, lance la même exhortation : il commande de «marcher dans la nouveauté de la vie» et, s'adressant à tous ceux qui sont, «en Christ, devenus une nouvelle création», il les presse d'inaugurer leur renouveau.
Les paroles du Seigneur, enfin, d’une manière non moins prophétique, déclarent ceci : «Il y eut la fête du Renouveau du Temple à Jérusalem ; et c'était l'hiver» : entendons soit l'hiver sensible, celui qui afflige nos sens quand le temps se met à la glace, soit l'hiver spirituel, la saison des tourmentes et des ouragans de fureur sanguinaire que le peuple juif s'apprêtait à déchaîner contre le Sauveur de tous les hommes.
L'hiver ! Nous avons nous aussi connu l'hiver, -et quel hiver ! celui qui verse l'horreur des plus grands maux ; mais le beau printemps de la grâce a fleuri pour nous, ce printemps divin qui nous rassemble aujourd'hui pour offrir à Dieu l'action de grâces et de reconnaissance pour la moisson promise ; si bien que nous crions, en empruntant la voix du psalmiste : «Eté et printemps, Tu les as formés ; qu'il Te souvienne de Ta créature !»
Oui, les ennemis du Seigneur, les insolents qui L'outrageaient, qui flétrissaient la sainte adoration que nous Lui rendons par les icônes, les blasphémateurs pleins d'orgueil, exaltés dans leurs sacrilèges, le Dieu des merveilles les a fracassés ; Il a précipité au sol la morgue de l'apostasie, Il n'a pas méprisé la voix de ceux qui crient vers Lui : «Souviens-Toi, Seigneur, de l'opprobre de Tes serviteurs, que je porte en mon sein, de l'offense de tous ces peuples, de l'outrage, Seigneur, de l'outrage que tes ennemis ont infligé à la contrepart2 de ton Christ». Nous voyons dans cette contrepart du Christ, ceux qui ont été rachetés par sa mort et qui ont cru en Lui, grâce à la prédication de la Parole et aux représentations des icônes. Car c'est par la parole et les icônes que la grande oeuvre de l'Economie du Salut se fait connaître et se manifeste à ceux que le Seigneur a délivrés par Sa Croix, Sa Passion et Ses miracles d'avant et d'après la Croix ; c'est de la parole et des icônes encore, comme d'une source, que vient l'imitation des souffrances du Seigneur : elle se transmet d'abord aux Apôtres, passe de ceux-ci aux Martyrs, et descend par ces derniers jusqu'aux Confesseurs et aux Ascètes.
Notre Dieu, donc, s'est souvenu de cet outrage que les ennemis du Seigneur avaient infligé à la part de son Christ, et Il a frémi dans Ses entrailles ; Il s'est laissé fléchir par les prières de Sa Mère et les supplications des Apôtres et de tous les saints, qui ont subi avec Lui la même offense et ont été vilipendés en même temps que les icônes ; et cela s'est produit, semble-t-il, afin que, ayant souffert avec Lui dans leur chair, ils partagent aussi avec Lui les insultes des iconoclastes. Notre Dieu a donc entendu leur supplique et Il a exécuté l'arrêt qu'Il avait déjà pris : l’exploit de jadis, voici qu'Il l'accomplit de nos jours pour la seconde fois3. Une première fois, en effet, après de longues années de déshonneur et d'infamie pour les saintes icônes, Notre Seigneur avait permis le retour et le rétablissement de la piété véritable ; aujourd'hui, pour la seconde fois, après bientôt trente ans de persécutions, Il nous a accordé, indignes que nous sommes, de fuir nos oppresseurs, d'échapper à nos tourmenteurs, de prêcher la foi véritable, d'adorer sans crainte les icônes, enfin de célébrer la fête qui nous comble de tous les fruits du Salut.
En effet, les icônes nous font voir les souffrances que le Maître accepta pour nous, Sa Croix, Sa Sépulture, Hadès mis à mort et l'Enfer dépouillé ; nous y voyons les luttes et les couronnes des martyrs, le Salut même, enfin, opéré au milieu de la terre par Celui qui, le premier, nous appela au combat, qui, le premier, en fixa le prix et la récompense, et qui enfin, victorieux, reçut le premier la couronne du triomphe.
Telle est la solennité universelle que nous célébrons aujourd'hui ; en elle nous nous réjouissons et sommes ravis d'allégresse, nous exultons en prières et nous répandons en processions, nous chantons des hymnes et des psaumes :

Quel Dieu est grand comme notre Dieu ?
Tu es Notre Dieu, Toi seul fais des prodiges !
Tu t’es moqué de ceux qui outrageaient Ta gloire ;
les contempteurs de Ton icône tremblent et fuient devant Toi !
(Trois fois)

SYNODICON DES ICONES

Exposition du dogme des icônes

Telle est l'action de grâce que nous offrons à Dieu, tel est le trophée que le Maître a élevé sur ses adversaires ; pour les luttes et les combats contre les iconomaques, nous les exposerons et les raconterons plus en détail ailleurs. A présent, comme en un lieu de repos après la traversée du désert, nous voici entrés en possession de la Jérusalem spirituelle : imitant donc Moïse, ou plutôt, suivant le commandement divin, nous estimons juste et conforme à notre devoir de graver dans les coeurs de nos frères, comme une stèle de pierres majestueuses prêtes à recevoir l'écriture, les bénédictions dues à ceux qui observent la Loi et les malédictions qu'attirent sur eux-mêmes ceux qui la transgressent. C'est pourquoi nous lançons solennellement ces acclamations :
A ceux qui reconnaissent la venue de Dieu le Verbe dans la chair et qui la confessent en parole, de bouche, de coeur et d'esprit, par les icônes et le dessin -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui savent que pour l’unique et la même hypostase du Christ, il existe une diversité dans les essences ; qui attribuent donc à Son hypostase à la fois le créé et l'incréé, le visible et l'invisible, le passible et l'impassible, le descriptible et l'indescriptible ; qui rapportent l'incréé et les attributs de même sorte à l'essence divine et affirment les autres de la nature humaine, notamment le fait d'être descriptible ; qui confessent, enfin, tout cela par la parole et par l'iconographie -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui croient et qui prêchent, c'est-à-dire annoncent l'Evangile, en écrivant les mots et en peignant les choses ; et qui confessent que ces deux moyens, la prédication par le langage et la confirmation de la Vérité par les images, concourent à une seule et même utilité -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui sanctifient leurs lèvres par la parole évangélique, puis les auditeurs en qui elle pénètre, et qui savent et enseignent que les yeux sont sanctifiés de la même manière grâce aux icônes sacrées qui élèvent notre esprit à la connaissance de Dieu, tout comme le font les églises de Dieu, les vases saints et les autres trésors sacrés -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui savent que la Verge et les Tables, l'Arche, le Chandelier, l'Autel et l'Encensoir, dépeignaient à l'avance en figure la Toute Sainte, Marie Mère de Dieu ; qui confessent que ces choses la préfigurèrent en effet, mais qu'elle ne fut pas ces choses, mais bien une jeune vierge (Kore), et qui demeure vierge (Parthénos) après avoir mis Dieu au monde ; ceux donc qui connaissent cela et qui, pour cette raison, décident de représenter la Mère de Dieu telle qu'elle fut, dans une icône, et s'abstiennent de la figurer par les ombres de la Loi4 -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui acceptent et reconnaissent les visions des Prophètes, telles que le Divin même les a formées et figurées ; qui croient tout ce que le choeur des Prophètes a vu et annoncé ; qui maintiennent la tradition, écrite et non écrite, transmise par les Apôtres et reçue par les Pères, et qui, pour cette raison, représentent et vénèrent sur des icônes les choses et les êtres saints -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui comprennent le vrai sens des paroles de Moïse : «Prenez garde à vous, parce que le jour où le Seigneur Dieu a parlé dans l'Horeb, sur la montagne, vous avez entendu la voix des paroles, mais vous n'avez point vu d'image» ; à ceux qui savent répondre en orthodoxe et dire : «Si nous avons vu quelque chose, nous l'avons vu en vérité», comme le Fils du Tonnerre nous l'enseigne : «Ce qui était au commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie», voilà ce dont nous rendons témoignage. Et comme les autres disciples du Verbe l'ont aussi proclamé : «Nous avons mangé et bu avec Lui», non seulement avant la Passion, mais aussi après la Passion et la Résurrection. Ceux donc qui, par la force reçue de Dieu, sont capables de distinguer entre le précepte de la Loi et l'enseignement de la grâce ; qui savent que l'invisible de la première se rend, sous la seconde, visible et palpable ; à ceux qui, par conséquent, représentent et adorent dans des icônes Celui qui a été vu et touché -mémoire éternelle ! (Ter)
Ainsi que les Prophètes ont vu, que les Apôtres ont prêché, que l'Eglise a reçu, que les Docteurs ont dogmatisé et que l'univers a cru ; ainsi que la grâce a resplendi, que la vérité a été démontrée et l'erreur dissipée ; ainsi que la Sagesse a déclaré, et que le Christ a triomphé : ainsi nous pensons, ainsi nous parlons, ainsi nous proclamons, vénérant sans cesse le Christ Notre Dieu Véridique avec tous Ses saints, en paroles, en écrits, en pensées, par des sacrifices, des temples et des icônes ; nous adorons et vénérons le Christ comme Notre Seigneur et Notre Dieu ; nous révérons Ses saints à cause de Lui, le Maître de tous, et comme Ses serviteurs authentiques ; et nous les honorons d'une adoration relative :

telle est la foi des Apôtres, telle, la foi des Pères,
telle la foi des Orthodoxes,
telle enfin la foi qui a affermi l'univers.

Acclamations des orthodoxes

Remplis d'affection fraternelle et de piété filiale pour les hérauts de la foi, nous les honorons de ces acclamations, à la gloire et à la louange de la piété pour laquelle ils ont combattu :
A Germain, Taraise, Nicéphore et Méthode, évêques authentiques et hiérarques de Dieu, champions et docteurs de l'orthodoxie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Ignace, Photios, Stéphane, Antoine et Nicolas, les patriarches très saints et orthodoxes -mémoire éternelle ! (Ter)
A tous les écrits ou paroles publiés contre les saints Patriarches Germain, Taraise, Nicéphore et Méthode ; Ignace, Photios, Stéphane, Antoine et Nicolas -anathème ! (Ter)
A tous les actes et innovations qui ont été ou seront à l'avenir perpétrés contre la tradition de l'Eglise et contre l'exemple ou l'enseignement de nos Pères saints et vénérables -anathème ! (Ter)
A Stéphane le Jeune, Saint Martyr et Confesseur -mémoire éternelle ! (Ter)
A Euthyme, Théophile et Emilien, glorieux Archevêques et Confesseurs -mémoire éternelle ! (Ter)
A Théophylacte, Pierre, Michel et Joseph, les bienheureux Métropolites -mémoire éternelle ! (Ter)
A Jean, Nicolas et Georges, les trois fois heureux Archevêques et Confesseurs et à tous les évêques du même sentiment qu’eux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Théodore le très saint higoumène du Stoudion -mémoire éternelle ! (Ter)
A Isaac le Thaumaturge, Michel le Syncelle, Théophane et Théodore les Marqués, les bienheureux Confesseurs, ainsi qu’à Joannice le grand Prophète -mémoire éternelle ! (Ter)
A Mélétios et Hilarion, les très saints archimandrites et higoumènes du monastère de Dalmatos -mémoire éternelle ! (Ter)
A Syméon le très saint Stylite, colonne de l’Orthodoxie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Euthyme5, le très saint higoumène du monastère de Didyme -mémoire éternelle ! (Ter)
A Etienne le Jeune, notre père très saint -mémoire éternelle ! (Ter)
A Germain, le tout saint Patriarche Oecuménique -mémoire éternelle ! (Ter)
A Théophylacte, le bienheureux métropolite -mémoire éternelle ! (Ter)
A Nikon le Métanoïté et à Joannice, les très saints thaumaturges -mémoire éternelle ! (Ter)
A saint Jean Damascène, prêtre et poète, qui par ses paroles et ses écrits, dans des luttes sans nombre, s'est montré l'adversaire inébranlable des hérésies et des ennemis des sacro-saintes icônes -mémoire éternelle ! (Ter)
A Théophane, le très saint higoumène du monastère du Grand Champ-mémoire éternelle ! (Ter)

Condamnation des iconoclastes

Comme ces bénédictions adressées aux Pères descendent aussi sur nous, leurs enfants, qui brûlons d'imiter leur piété, de même les malédictions retombent sur les parricides et sur les contempteurs des commandements du Seigneur. C'est pourquoi, d'une voix unanime, nous, le corps plénier des fidèles, leur jetons ici la malédiction qu'ils ont eux-mêmes appelée sur leur tête.
A ceux qui acceptent en théorie l'Economie et l'Incarnation de Dieu le Verbe, mais ne supportent pas de la voir représenter sur les icônes ; qui tout en paraissant confesser notre salut, le renient donc en réalité ; à ces dénégateurs -anathème ! (Une fois)
A ceux qui s'attachent de façon erronée au terme d'indescriptible et refusent pour cette raison de représenter le Christ Notre Dieu Véridique, qui a en commun avec nous, de façon presque identique, la chair et le sang ; à ceux donc qui montrent par ce refus qu'ils sont des Phantasiastes -anathème ! (Une fois)
A ceux qui admettent, à contre-coeur, les visions des Prophètes, mais rejettent -ô l’étrange chose !- la représentation des images que les Prophètes ont contemplées avant même l'Incarnation du Verbe ; qui tantôt prétendent sottement que c'est l'essence même de Dieu que les Voyants ont vue, elle qui est invisible et insaisissable ; et tantôt consentent à dire que les Prophètes ont eu la révélation d'une image de la Vérité, de ses types et de ses figures, mais refusent catégoriquement de représenter le Verbe devenu homme et les Souffrances qu'il a acceptées pour nous ; à ces contempteurs -anathème ! (Une fois)
A ceux qui entendent le Seigneur dire : «Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez en moi» et ce qui suit, et qui connaissent cette parole de l'Ecriture : «Le Seigneur Dieu vous suscitera d'entre nos frères un Prophète comme moi» dite par Moïse à ceux qui ont des oreilles pour entendre ; et qui, ensuite de cela, affirment bien avoir reçu ce Prophète, mais ne proposent pas dans des images la grâce de ce Prophète et le Salut du monde ; qui ne représentent pas ce Prophète tel qu'Il a été vu, qu'Il s'est mêlé aux hommes, qu’Il a guéri des souffrances et des maladies incurables, a été crucifié, a été enseveli et est ressuscité, tel enfin qu'Il a tout accompli et supporté à cause de nous ; à ceux donc qui ne souffrent pas de voir sur les icônes ces hauts faits du salut de l'univers, qui ne les vénèrent ni ne se prosternent devant elles -anathème ! (Ter)
A ceux qui persistent dans l'hérésie iconomaque, ou pour mieux dire dans le reniement de la foi et dans l'hostilité au Christ ; qui ne veulent ni se laisser ramener par la Loi de Moïse sur la voie du salut, ni regagner, sous la houlette des enseignements apostoliques, le chemin de la piété, ni prêter l'oreille aux exhortations et aux explications des Pères pour revenir de leur erreur, qui, enfin, n'ont pas souci du consentement unanime des Eglises de Dieu partout répandues ; mais qui se rangent une fois pour toutes sous la bannière des juifs et des païens -car les blasphèmes que ces derniers profèrent contre le Prototype, les iconomaques ne rougissent pas de les lancer, à travers l'icône, contre Celui que l'icône représente. A ceux donc qui s'avèrent irrémédiablement possédés de cette erreur et qui ferment l'oreille à toute parole divine comme à tout enseignement inspiré ; à ces membres déjà pourris qui se détachent d'eux-mêmes du corps de l’Eglise -anathème6 ! (Ter)

HERESIES SUR L’ECONOMIE DE L’INCARNATION

Condamnation des idées d’Eustrate

Aux propositions contraires aux dogmes orthodoxes de l’Eglise et contenues dans les deux traités contre les Arméniens composés par Eustrate, l’ex‑métropolite de Nicée, et qui ont déjà été vouées à l’exécration ‑anathème !
A ceux qui introduisent des nouveautés de leur cru à propos de l’ineffable économie de l’Incarnation de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ, et qui disent ou pensent que l’humanité du Christ adore en esclave Sa Divinité inaccessible et que cette condition servile lui appartient pour l’éternité, comme une propriété essentielle et inamissible7 ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui partagent l’hérésie des Jacobites et qui font fi des excommunications et autres châtiments divins et canoniques, selon l’humeur des Jacobites ‑anathème8 !
A ceux qui n’usent pas en toute piété de la distinction de raison9, pour montrer seulement l’hétérogénéité des deux natures qui se rencontrent ineffablement dans le Christ, unies en Lui sans confusion ni séparation ; mais qui abusent de cette distinction et vont jusqu’à affirmer que la chair que le Seigneur a prise10 diffère de la Divinité non pas seulement en nature, mais encore en dignité ; que cette chair adore donc Dieu, s’acquitte envers Lui du culte dû par un esclave à son Créateur, bref, Lui rend l’hommage qu’elle Lui doit à titre de créature, exactement comme le font les ministres de la liturgie céleste, les esprits angéliques qui servent et adorent Dieu en esclaves ; à ces théoriciens qui enseignent de surcroît que la qualité de Grand Prêtre Souverain appartient en propre à cette Livrée Assumée et non à Dieu le Verbe devenu homme ; à tous ceux qui osent par toutes ces propositions, diviser selon l’hypostase le Christ qui est un, notre Dieu et Seigneur ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui disent que la livrée assumée est esclave et à toutes les thèses en général que le champion de ces idées nouvelles a répandues ‑anathème11 !
A ceux qui disent ou pensent que l’humanité du Christ adore en esclave Sa Divinité inaccessible ou qu’elle est à jamais serve, cette qualité lui étant essentielle et inamissible ; ou qu’elle diffère de la Divinité en dignité ou Lui rend un culte et se fait la servante de Ses opérations ; ou qu’elle progresse et se parfait en vertu ; ou qu’étant imparfaite, elle aspire à la perfection conférée par Dieu ; ou encore qu’elle se purifie par des mérites qui l’améliorent, qu’elle fait conversion vers la Divinité et dépend d’Elle ; à ces hérétiques ‑anathème !
A ceux qui prétendent que le Grand Prêtre n’est pas purement et simplement le Christ ; mais spécifiquement la nature qu’Il a assumée ‑anathème !
Si quelqu’un n’emploie pas la distinction de raison avec une grande circonspection, pour montrer seulement la différence des natures qui concourent dans le Christ ; si on abuse de cette distinction et qu’on affirme que dans la même hypostase du Christ, il y a une chose qui est toujours maître et une autre toujours esclave ; que cette servilité est incluse dans l’essence de l’humanité du Christ et par conséquent inamissible ; et que la livrée assumée offre à Dieu l’adoration qui Lui revient, acquittant la dette de la créature envers Son Créateur, exactement comme les esprits de la liturgie céleste servent Dieu et Lui rendent un culte à titre d’esclaves ; aux tenants de ces idées ‑anathème !

Le Sacrifice du Christ

Aux inventions forgées et répandues par Michel, ancien docteur, ancien Prôtekdikos et Maïstor des rhéteurs et par Nicéphore Basilaque, docteur chargé d’expliquer les Epîtres, tous deux diacres de la sainte et grande Eglise de Dieu qui est à Constantinople ; à ces idées qui eurent aussi les suffrages d’Eustathe, le métropolite de Dyrrachium et que Sotérique, diacre de la même Eglise, défendit par écrit ‑cet homme fut un moment candidat au patriarcat de la ville de Dieu, la grande Antioche, et reçut le surnom de Panteugène ; ensemble, les autres thèses inventées et publiées par ce Sotérique ; à toutes ces propositions, donc, que leurs auteurs ont, du reste, rejetées et anathématisées par la suite et que le saint concile réuni sur ordre du grand roi orthodoxe, né dans la pourpre, l’Empereur de Rome, Manuel Comnène, a solennellement condamnées et exécrées ‑anathème !12
A ceux qui parlent mal du sacrifice que Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ a offert pour notre salut en souffrant Sa Passion rédemptrice de l’univers lorsqu’Il devint à cause de nous souverain sacrificateur selon Son humanité et immola Son corps et Son sang très précieux ; à ceux donc qui déclarent que ce sacrifice où Il fut à la fois Dieu, Sacrificateur et Victime, comme le dit saint Grégoire, le sublime Théologien, le Christ l’a bien offert à Dieu le Père, mais ne l’a point reçu avec Lui, en tant que Dieu, Lui, le Fils unique et le Saint Esprit13 ; étant donné que ces gens bannissent par cette théorie et Dieu le Verbe Lui‑même et l’Esprit Consolateur qui est consubstantiel et conglorifié avec Lui, de la vénération une et de l’honneur qui appartient à Dieu ; à ces impies -anathème ! (Ter)
A ceux qui disent que le sacrifice liturgique n’est pas offert à la Sainte Trinité toutes les fois que les prêtres, qui ont reçu du Christ le pouvoir de consacrer les divins mystères, célèbrent ce saint sacrifice ; par ce refus de reconnaître la vérité, ces gens contredisent les très sacrés et divins Pères, Basile et Chrysostome, avec qui s’accordent tous les autres pères théophores dans leurs paroles et leurs écrits ; à ces sacrilèges ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui interprètent la formule : «Faites ceci en mémoire de moi», que le Sauveur nous a prescrite pour consacrer les divins mystères, en prenant le terme de «mémoire» dans un sens non‑orthodoxe : car ils osent dire que le sacrifice offert dans chaque liturgie selon les commandements de notre Sauveur le Roi de l’Univers par les prêtres qui font la consécration des divins mystères, que ce sacrifice, donc, renouvelle à la manière d’une image et d’un pur simulacre le sacrifice que Notre Sauveur offrit sur Sa précieuse croix, sacrifice de Son propre corps et sang, pour la délivrance et la réconciliation universelle de la nature humaine. Selon leur théorie, donc, le sacrifice offert dans les liturgies n’est pas absolument identique au premier, accompli par le Sauveur, mais le reproduit à la manière d’une image ou d’un simulacre. Ces disputeurs exténuent ainsi le mystère de la divine et redoutable liturgie, où nous recevons les arrhes de la vie à venir. Ils sont d’autant plus coupables que notre divin Père Jean Chrysostome, ce trésor de sagesse à la bouche d’or, a expliqué clairement et distinctement l’unicité absolue du sacrifice et a rappelé à mainte reprise qu’il s’agit, ici et là, du même sacrifice, dans plusieurs de ses commentaires aux Epîtres du grand Paul. A ces obstinés -anathème ! (Ter)
Aux penseurs qui imaginent des étapes temporelles dans la rencontre qui a uni la nature humaine avec la nature divine et bienheureuse de la Toute Pure Trinité Principe de Vie ; ces gens décrètent que nous avons été réconciliés dans un premier temps avec le Verbe et Fils unique par la seule Incarnation ; et, dans un second temps seulement, avec Dieu le Père, lors de la Passion salvatrice du Christ Notre Maître. A ces diviseurs de l’indivisible, qui contredisent les Pères divins et bienheureux qui enseignent que par le mystère de l’Economie toute entière le Fils Unique nous a réconciliés à Lui et, par Lui et en Lui, à Dieu le Père, en même temps et de la même façon qu’au Tout Saint et Vivifiant Esprit ; à ces inventeurs de questions nouvelles et insolites ‑anathème ! (Ter)

Anathème aux hétérodoxes

A Constantin, Anastase et Nikitas, qui furent, sous les Isauriens, les instigateurs des hérésies ; à ces prêtres indignes et guides de perdition -anathème ! (Ter)
A ceux qui semblent être des nôtres par la foi, mais sont en réalité eux aussi des hétérodoxes à cause de la corruption de leur foi et de la scission qu’ils introduisent dans la Divinité, si bien que le Théologien les appelle des semi-ariens -anathème14 !
A Constantin Copronyme l’Isaurien -anathème !
A Théodote, Antoine et Jean, qui se sont contaminés l’un l’autre et se sont succédés dans l’impiété -anathème ! (Ter)
A Constantin de Nakolie, Constantin de Nicomédie et Constantin d’Ephèse, métropolites dissidents et hérésiarques, ‑ anathème ! La Trinité les a détrônés15.
A Paul, redevenu Saul par sa chute, à Théodore surnommé Gastès, à Stéphane Molite, à Théodore Crithinos, à Laloudios Léon et à quiconque partage leur hérésie, de quelque état, dignité ou cléricature qu’il soit, s’il persévère dans le sacrilège -anathème ! (Ter)
A Géronte, dont le point de départ fut Lampé et qui vomit en Crète le venin de son hérésie infecte et se proclama lui-même Oint et Messie, ruinant pour son malheur l’Economie salvatrice du Christ ; à cet homme, à ses dogmes et à ses écrits tordus, ainsi qu’à ses sectateurs -anathème ! (Ter)

Les Onze Chapitres de Jean Italos

A ceux qui tentent d'introduire, de quelque manière que ce soit, un nouvel examen et un enseignement nouveau sur l'indicible économie de l'Incarnation de Notre Dieu et Sauveur ; aux penseurs qui cherchent à savoir selon quel mode Dieu le Verbe Lui-Même s'est uni à la pâte humaine et dans quelle proportion Il a déifié la chair qu'Il avait assumée, bref, qui essayent, à grand renfort de raisonnements dialectiques, de disputer sur les mots de «nature» et d'«adoption» à propos de la nouveauté16 surnaturelle que sont les deux natures du Dieu-Homme ; à ces scrutateurs -anathème ! (Ter)
A ceux qui se prétendent orthodoxes, mais reprennent les dogmes sacrilèges des païens sur les âmes humaines, le ciel, la terre et les autres créatures, pour les introduire sans vergogne, ou plutôt en parfaits hérétiques qu'ils sont, dans l'Eglise orthodoxe et catholique -anathème ! (Ter)
A ceux qui donnent leur préférence à la prétendue sagesse des philosophes de ce monde, alors que cette sagesse est folie ; qui se mettent à l'école de ces professeurs et admettent la métempsychose des âmes humaines ou croient qu'elles périssent exactement comme celles des bêtes et retournent au néant ; ce qui conduit à rejeter la Résurrection, le Jugement et la Rétribution finale des actes de cette vie -anathème ! (Ter)
A ceux qui croient que la matière ou les Idées sont sans commencement17 ou co-éternelles au Dieu et Créateur de toutes choses ; qui dogmatisent que le ciel, la terre et le reste des créatures sont éternels et sans commencement et demeurent à jamais immuables ; qui posent ainsi une loi contraire à Celui qui a dit : «Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point» ; à ceux donc qui s'en tiennent à ces propos vides de sens et à ces idées terrestres et qui attirent sur leur tête la malédiction divine -anathème ! (Ter)
A ceux qui prétendent que les sages du paganisme, qui sont les premiers hérésiarques et qui ont été condamnés par les sept Conciles saints et universels, ainsi que par la voix unanime des Pères qui brillent dans l'éclat de l'Orthodoxie ; à ceux donc qui disent que ces penseurs païens, qui ont été frappés d'anathème comme étrangers à l'Eglise catholique, jouissent ici-bas, en vertu de la richesse impure et artificieuse de leur discours, d'un rang bien supérieur aux hommes pieux et orthodoxes qui ont commis quelque faute par ignorance ou par faiblesse humaine, et l'emporteront sur ces derniers lors du Jugement à venir -anathème ! (Ter)
A ceux qui ne reçoivent pas d'une foi simple et pure et de tout leur coeur les miracles extraordinaires de Notre Dieu et Sauveur, de Celle qui L'a enfanté sans tache, Notre Souveraine, la Mère de Dieu, et de tous les saints, mais qui s'ingénient à les calomnier par des raisonnements et des arguties sophistiques, pour démontrer leur impossibilité ; ou qui en donnent une fausse interprétation fondée sur leur quant-à-moi et leurs vues personnelles -anathème !
A ceux qui approfondissent les sciences païennes et ne se contentent pas de les étudier à titre de culture générale, mais suivent pour de bon les vaines doctrines des penseurs païens et les tiennent pour véridiques ; qui se mettent à faire fond sur elles, comme si elles avaient de la solidité, au point d'y convertir autrui, ouvertement ou en secret, et de les enseigner effrontément -anathème ! (Ter)
A ceux qui, non contents des chimères mythologiques forgées par leur fantaisie, veulent aussi reforger notre propre création ; qui tiennent pour réelles les Idées platoniciennes et disent que la matière possède une existence indépendante et qu'elle est mise en forme et structurée par le moyen de ces Idées ; à ceux qui calomnient ainsi ouvertement la liberté souveraine du Démiurge qui a amené toutes choses du non-être à l'être et leur assigne à toutes un commencement et une fin, avec l'autorité libre et absolue du Créateur -anathème ! A ceux qui prétendent que lors de la Résurrection universelle à la fin des temps, les hommes ressusciteront et seront jugés avec un autre corps que celui de la vie présente, ce dernier devant se décomposer et disparaître ; à ces jacasseurs qui sont aussi futiles que vains, puisque le Christ Notre Dieu Lui-Même, ainsi que Ses disciples, nos maîtres, ont enseigné que les hommes seront jugés avec le corps dans lequel ils auront vécu ; et le grand Paul, l'Apôtre des Gentils, a magistralement exprimé cette vérité en termes propres quand il a prêché la Résurrection ; il l'a expliquée par des exemples et a dénoncé la folie de ceux qui pensent autrement ; à ceux donc qui légifèrent contre de tels dogmes et enseignements -anathème ! (Une fois)
A ceux qui acceptent et qui enseignent les vaines théories des Païens ; qui reconnaissent la préexistence des âmes, refusent de croire que tout ait été fait et créé à partir de rien, assignent un terme au châtiment ou soutiennent la Restauration universelle de la création et des choses humaines ; qui introduisent par ce genre de doctrines un Royaume des Cieux passager et dissoluble, alors que le Christ Notre Dieu nous a appris et révélé que son Royaume est éternel et indéfectible ; nous savons également, par tout l'Ancien et le Nouveau Testament que le châtiment est sans fin et le Royaume éternel ; à ceux donc qui disent le contraire, qui provoquent ainsi leur propre perte et deviennent pour autrui les fourriers de la damnation éternelle -anathème ! (Ter)

Anathème au moine Nil18

A toutes les propositions impies du non-moine Nil et à ceux qui les confessent -anathème ! (Ter)

Premier concile sur l'expression «Mon Père est plus grand que moi»

Considérant les instructions que rédigèrent et nous transmirent autrefois les saints Pères théophores, hérauts de la Vérité et docteurs de la sainte Eglise de Dieu ; considérant aussi les clarifications et les définitions dont ces enseignements ont maintenant fait l'objet, depuis que, mû par une impulsion divine et par son zèle théologique, le prince couronné de Christ, le très puissant, sage en Dieu, orthodoxe et maître des trophées, notre saint et grand roi, né dans la pourpre, l'Empereur Manuel Commène, a fait assembler sur son ordre exprès le saint et divin concile qui a définitivement arrêté ces vérités ; nous décidons de procéder en ce jour vénérable et sacré à leur proclamation solennelle.19
A ceux qui n'acceptent pas en orthodoxes les divins énoncés des saints docteurs de l'Eglise de Dieu et tentent de déformer et d'interpréter à faux les propositions claires et manifestes qu'ils ont formulées avec la grâce du Saint-Esprit -anathème ! (Ter)
A ceux qui reconnaissent pour justes, à propos de ce mot : «Mon Père est plus grand que moi» les diverses interprétations que les saints Pères en ont données ; et qui pensent, en particulier, que cette parole de notre vrai Dieu et Sauveur Jésus-Christ s'applique à l'humanité qui était en Lui et selon laquelle Il a souffert ; chose qu'enseignent expressément et à plusieurs reprises les saints Pères dans leurs homélies inspirées ; aux même encore, qui disent que le Christ a souffert selon Sa Chair -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui pensent et enseignent que la déification de la livrée humaine assumée consiste dans une transformation de la nature humaine en Divinité ; qui ne croient pas que le Corps du Seigneur, du seul fait de l'union, participe effectivement à la dignité et à la majesté divines, reçoit une seule adoration avec Dieu le Verbe qui l'a assumé, possède avec Lui le même honneur, la même gloire, la même puissance de vivifier, ainsi que l'égalité de louange avec Dieu le Père et le Tout Saint-Esprit ; qu'Il siège sur le même trône, sans néanmoins devenir consubstantiel à Dieu au point de sortir de ses propriétés naturelles, comme le fait d’être créé, la délimitation dans un corps et les autres attributs qu'on observe dans la nature humaine du Christ, ni au point de se changer en l'essence de la Divinité. A ceux donc qui refusent cette distinction orthodoxe et admettent ou bien que l'Incarnation et les souffrances du Seigneur sont des mirages et non des réalités, ou bien que la Divinité même du Fils Unique a connu la souffrance -anathème ! (Ter)
A ceux qui disent que la chair du Seigneur a été, du seul fait de l'union, exaltée par-dessus tout et élevée au-dessus de toute gloire ; qu'elle est devenue, dès le premier instant de cette union, co-divine, sans changement ni altération, sans confusion ni mutation, en vertu de l'union hypostatique ; qu'elle demeure inséparable et indissociable de Dieu le Verbe qui l'a assumée, et qu'elle est vénérée dans l'égalité d'honneur avec Lui et adorée d'une seule et même adoration ; qu'elle siège à la droite du Père sur le trône royal et divin, devenue riche des gloires de la Divinité, par la communication des idiomes20, les propriétés des natures subsistant telles quelles ; à ceux qui parlent ainsi -mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui refusent les choses que les saints Pères ont dites pour l'affermissement des dogmes orthodoxes de l'Eglise de Dieu ; qui rejettent l'autorité d'Athanase, de Cyrille, d’Ambroise, d'Amphiloque ; celle de Léon, le héraut de Dieu, le très saint Pape de l'Ancienne Rome, ainsi que des autres Pères ; qui n'acceptent pas non plus les Actes des Conciles Oecuméniques, notamment ceux des Quatrième et Sixième Conciles -anathème ! (Ter)

Second concile sur le même objet

Quelques années après que les saints Pères eurent arrêté ces décisions et fixé le dogme relatif au mot du Seigneur : «Mon Père est plus grand que moi», les sots et les impies qui s'acharnaient contre l'interprétation orthodoxe et tentaient de la réfuter, furent l'objet de nouveaux anathèmes, que voici. Il faut noter que l'ex-métropolite de Corfou, nommé Constantin, neveu de l'archevêque de Bulgarie, était à cette époque favorable à ces idées. Toutefois, il fut de nouveau reçu dans l'Eglise, quelques années après, parce qu'il avait renoncé à ce parti pour se joindre aux orthodoxes, en jetant l'anathème sur les impiétés et les abominations qu'il avait auparavant défendues et dogmatisées.
A ceux qui ne recoivent pas cette parole de Notre Vrai Dieu et Sauveur Jésus-Christ : «Mon Père est plus grand que moi» selon les diverses interprétations que les saints en ont données ; pour certains Pères, en effet, ce mot se réfère à la Divinité du Christ et s'explique par la relation éternelle de causalité qui lie le Fils au Père, puisqu'Il naît du Père de toute éternité ; les autres Pères l'appliquent aux propriétés naturelles de la chair douée d’âme et d’intellect que le Fils, Parfait issu du Parfait selon le mode de l’essence divine, a assumée et hypostasiée, c'est-à-dire personnalisée en l'unissant à Sa Divinité ; ces propriétés sont : le caractère créé, la limitation, la sujétion à la mort et à toutes les passions naturelles et irréprochables : à l'égard de tout cela, donc, le Seigneur a déclaré Son Père plus grand que Lui-même. Mais les hérétiques soutiennent qu'il faut entendre cette parole de la chair prise en elle-même, conçue par la seule raison, comme séparée de la Divinité, ni plus ni moins que si l'union n'avait jamais eu lieu. De plus, ils ne prennent pas cette notion de «distinction de pure raison» au sens où l'ont employée les saints Pères. En effet ces derniers se sont servi de cette distinction pour traiter de la condition d'esclave et de l'ignorance assumées, parce qu'ils ne pouvaient souffrir d'outrager par ces termes la Chair du Christ, qui est co-divine et co-honorée. De façon toute différente, nos adversaires appliquent également cette distinction de pure raison aux propriétés naturelles, existant réellement, de la Chair du Christ, laquelle est hypostasiée dans sa Divinité et en demeure inséparable ; si bien qu'ils posent les mêmes dogmes à propos de choses qui n'ont pas d'existence personnelle ni de réalité effective et à propos de choses réelles et liées à une hypostase ; à ces vains discoureurs -anathème ! (Ter)
Aux propositions impies et pernicieuses dues au métropolite de Corfou, Constantin, neveu de l'archevêque de Bulgarie, qui les a lui-même anathématisées par la suite -anathème21 !
A tous ceux qui partagent ces idées -anathème !
A l'ex-métropolite de Corfou, neveu de l'archevêque de Bulgarie ; à ceux qui ont dogmatisé des erreurs pernicieuses et impies, à propos de la parole : «Mon Père est plus grand que moi», de Notre Vrai Dieu et Sauveur Jésus-Christ ; à ceux qui ne croient ni ne confessent ces deux vérités : premièrement que cette parole est susceptible de diverses interprétations pieuses et orthodoxes que les saints Pères théophores lui ont données ; deuxièmement, que ce mot s'applique notamment à la chair même que le Fils unique de Dieu a prise de la Sainte Vierge et Mère de Dieu et qu'Il a hypostasiée dans Sa Divinité, de telle façon qu'elle conserve sans confusion ses propriétés intrinsèques après l'union indivisible. Ainsi donc, c'est par rapport à ces propriétés que Notre Seigneur a proclamé le Père plus grand que Lui, qui est adoré et glorifié d’une seule adoration avec la livrée qu’il a personnellement assumée et qui est co-divine et co-honorée avec Lui, le Père et le Tout Saint-Esprit. Mais les hérétiques maintiennent qu'il ne faut pas interpréter cette parole en concevant le Seigneur comme une seule hypostase porteuse des deux natures qu'elle tient unies, mais en isolant par la pensée la chair du Christ à part de Sa Divinité, en sorte qu'on n'y reconnaisse rien de plus qu'une chair semblable à celle de tout homme. Et ils osent ce blasphème, quoique un prince de la théologie, Jean Damascène, ait enseigné avec précision que l'on réserve l'usage de la distinction de pure raison à un seul cas : lorsqu'on parle de la chair du Christ et que l'on veut exposer des traits qui n'appartiennent pas directement et nécessairement à la nature humaine, mais expriment la servitude ou l'ignorance22. En conséquence, nous disons à l'adresse de ces hommes qui refusent de suivre les Conciles Saints et Oecuméniques, surtout le Quatrième et le Sixième, qui ont défini dans un esprit de justesse et de piété le dogme des deux natures unies en Christ sans confusion et ont enseigné à l'Eglise du Christ la confession orthodoxe de la vérité ; à ces misérables qui trébuchent et tombent dans de multiples hérésies -anathème ! (Ter)
A tous ceux qui partagent les idées de ce Constantin, neveu de l'archevêque de Bulgarie ; qui se montrent désolés et attristés de sa déposition, non par pitié pour lui, mais parce qu'ils ont eux-mêmes embrassé son impiété -anathème ! (Ter)
Au pseudo-moine, maître-sot et pourfendeur de moulins à vent, nommé Jean le Pacifique ou Jean Irénicos ; à ses écrits dirigés contre la piété et qui contiennent les mêmes opinions ; il y affirme en effet et déclare dogmatiquement que ce n'est pas l’humanité telle qu'elle se trouve dans Notre Seigneur et Sauveur Dieu Jésus-Christ, hyspostasiée et unie indissolublement à Sa Divinité sans division ni confusion, qui est l'objet de cette phrase : «Mon Père est plus grand que moi» que Notre Sauveur a prononcée, comme homme parfait, dans Son Evangile. Non, selon lui, ces mots s'entendent de l'humanité prise pour ainsi dire nue et totalement dissociée, par une pure vue de l'esprit, d’avec Sa Divinité, ni plus ni moins que si elle ne Lui avait jamais été unie ; bref, cette parole s'applique à notre humanité, conçue de façon abstraite et générale ; à Jean Irénicos -anathème ! (Ter)

ANATHEME AUX ICONOMAQUES
ET AUX AUTRES HERETIQUES

Au conciliabule qui a écumé sa morve contre les saintes icônes ‑anathème23 ! (Ter)
A ceux qui pensent que les invectives de l’Ecriture Sainte contre les idoles s’appliquent aux saintes icônes du Christ Notre Dieu et de Ses saints ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui communient en esprit avec les dénigreurs et les destructeurs des saintes icônes ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui blasphèment et outragent l’ordre sacerdotal, ‑anathème !
A ceux qui disent que les Chrétiens ont recours aux icônes et se tournent vers elles comme vers des dieux ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui disent qu’un autre que le Christ Notre Dieu nous a délivrés de l’égarement des idoles ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui osent prétendre que l’Eglise Catholique ait un moment admis les idoles et qui ruinent ainsi tout le mystère de la piété en insultant la foi des Chrétiens ‑anathème ! (Ter)
A quiconque se fera l’avocat d’un de ces hérétiques accusateurs des Chrétiens24 ; ou défendra la mémoire d’un de leurs partisans mort dans l’hérésie ‑anathème ! (Ter)
A ceux qui ne confessent pas que notre Souveraine Sainte Marie est authentiquement et véritablement génitrice de Dieu pour avoir enfanté dans la chair le Christ Notre Dieu ‑anathème !
A Serge, Onorios, Pyrrhos, Kyr et Marri, qui se sont transmis le mal les uns aux autres et se sont succédés dans l’impiété, ‑anathème !
A tous les Chrétiens orthodoxes ‑mémoire éternelle !
Aux sept Conciles Saints et Oecuméniques ‑mémoire éternelle !
Si quelqu’un n’adore (proskyneî) pas Notre Seigneur Jésus Christ délimité dans l’icône selon Son humanité ‑qu’il soit anathème ! (Ter)
Si quelqu’un ne confesse pas que le Christ Notre Dieu est délimité selon l’humanité ‑qu’il soit anathème !
A tous les Arméniens ‑anathème !
A tous les Jacobites ‑anathème !
A tous les Messaliens ‑anathème !
A tous les Nestoriens ‑anathème !
A Sévère, Dioscore, Eutychès et Pierre ‑anathème !
A tous les hérétiques ‑anathème ! (Ter)


CONDAMNATION DES HERESIES
DE BARLAAM ET D’ACINDYNE

A Barlaam, Acindyne, leurs disciples et leurs successeurs, ‑anathème25 ! (Ter)

Chapitres contre Barlaam et Acindyne

A ceux qui professent des opinions fausses et tiennent des propos dépourvus de sens sur la lumière qui rayonna du Seigneur lors de Sa divine Transfiguration ; disant tantôt que cette lumière est une image visuelle26, une chose créée et un simulacre un instant apparu et aussitôt évanoui ; tantôt, au contraire, qu’elle est l’essence même de Dieu. Ils tombent ainsi, avec leur cervelle dérangée, dans un gouffre de choses radicalement contradictoires et totalement impossibles. A ces malades atteints d’un double mal, qui souffrent d’une part de la folie d’Arius, lequel scindait en créé et incréé la Divinité Une et le Dieu Unique, et qui présentent en même temps les symptômes de l’hérésie des Messaliens, qui veulent que l’essence divine soit visible ; à ces égarés enfin qui ne confessent pas, selon la théologie des saints inspirés de Dieu et la pieuse doctrine de l’Eglise, que cette lumière très-divine n’est ni une créature, ni l’essence de Dieu, mais la grâce, l’éclat et l’énergie naturelle et incréée qui jaillit perpétuellement de l’essence même de Dieu et en demeure inséparable ; à ces hérétiques ‑anathème ! (Ter)
Aux mêmes, qui croient et professent que Dieu n’a aucune énergie naturelle, mais qu’Il est seulement essence ; ces gens s’imaginent que l’essence de Dieu et l’énergie de Dieu sont la même chose et qu’il est absolument impossible de les différencier ; ils croient donc qu’on ne peut concevoir aucune distinction, sous quelque rapport que ce soit, entre l’essence et l’énergie divine ; mais que c’est la même chose qui est appelée tantôt essence, tantôt énergie. Ainsi, avec leur sottise, c’est l’essence même de Dieu qu’ils font totalement disparaître et réduisent au néant ! En effet, les Docteurs de l’Eglise déclarent expressément que seul le néant est sans énergie. De plus, ils sont gravement atteints de sabellianisme et ils osent remettre à l’honneur cette vieille hérésie prêchant la contraction, la confusion et la coalescence27 des Trois Personnes de la Divinité, en l’appliquant maintenant à l’essence et à l’énergie divines ; si bien qu’ils égalent Sabellius dans l’impiété par la confusion qu’ils introduisent. Enfin, ils refusent de confesser, selon la théologie inspirée des saints de Dieu et la pieuse doctrine de l’Eglise, à la fois l’essence de Dieu et Son énergie essentielle et naturelle ; cette confession a pourtant été clairement exposée par la plupart des saints et principalement par les Pères du Sixième concile Saint et Oecuménique, qui ont consacré toute leur sainte réunion à la question des deux énergies, divine et humaine, et des deux volontés du Christ. Ces impies rejettent ainsi cette vérité, que l’essence et l’énergie divines sont à la fois unies sans confusion et distinguées sans séparation ; car elles se différencient l’une de l’autre sous divers rapports, notamment comme la cause de l’effet et l’imparticipable du participé, les premières de ces qualités appartenant à l’essence, les autres à l’énergie. Aux partisans donc de ces dogmes hérétiques ‑anathème ! (Ter)
Aux mêmes encore, qui croient que toute force et énergie naturelle de la Divinité tri‑hypostatique est créée ; position qui les conduit fatalement à penser que l’essence divine aussi est chose créée, puisque, selon les saints, une énergie créée manifeste une nature également créée ; tandis que l’énergie incréée caractérise l’essence incréée. Ainsi, ces gens courent le risque, avec leur théorie, de verser dans la mythologie païenne et dans l’athéisme le plus total, en mêlant à la foi pure et immaculée des Chrétiens, l’adoration des créatures. Attendu qu’ils ne confessent pas, selon la théologie inspirée des saints de Dieu et la pieuse doctrine de l’Eglise, que toute force et énergie naturelle de la Divinité aux Trois Hypostases est incréée ‑anathème ! (Ter)
Aux mêmes, qui croient et professent que la distinction dont nous parlons implique nécessairement composition en Dieu. Ils se montrent ainsi rétifs à l’enseignement des saints, qui nous apprennent que l’existence des propriétés naturelles n’entraîne pas de composition dans la nature. Ce faisant, ces hommes accusent et calomnient non seulement nous, mais tous les saints qui à mainte reprise et en mainte occasion ont explicitement enseigné à la fois que Dieu est simple et sans composition et que l’essence diffère de l’énergie divine ; ils ont ainsi montré clairement que cette différence ne nuit en rien à la simplicité divine. Car ils n’eussent pas présenté si ouvertement une théologie si contradictoire. A ces tisseurs de vent qui ne confessent pas, selon la théologie inspirée des saints de Dieu et la pieuse doctrine de l’Eglise, que cette différence digne de Dieu garde absolument intacte la simplicité divine ‑anathème ! (Ter)
Aux mêmes, qui croient et confessent que la grâce divine et éternelle du Père, du Fils et du Saint Esprit et que la lumière du siècle à venir où les justes brilleront comme le soleil, ainsi que le Christ l’a montré en brillant sur la Montagne ; en bref, qui dogmatisent que toute force et énergie de la Divinité aux Trois Hypostases et, en général, que tout ce qui diffère de la nature divine est créé ; qui scindent de façon impie la Divinité une en créé et incréé ; et qui, enfin, pour couronner leur démence, flétrissent du nom de dithéistes les fidèles qui confessent pieusement comme incréée cette lumière divine, ainsi que toute force et toute énergie de Dieu, parce qu’aucun des attributs naturels de Dieu n’est de date récente. Ces hérétiques nous accusent de polythéisme, comme le font les juifs, les Sabelliens et les Ariens ; à ces impies calomniateurs et à tous ceux qui partagent leurs idées ‑anathème ! Aux mêmes, qui croient et professent que le nom de «Divinité» ne s’applique qu’à l’essence divine ; et qui ne confessent pas, selon la théologie inspirée des saints de Dieu et la pieuse doctrine de l’Eglise, que ce terme convient tout autant à l’énergie divine. Ainsi, qu’on l’emploie dans l’un ou l’autre sens, on confesse dans les deux cas une seule Divinité du Père, du Fils et de l’Esprit, qu’il s’agisse de leur essence ou de leur énergie. Tel est l’enseignement que nous ont donné nos divins mystagogues. A ceux qui rejettent ces divines vérités ‑anathème ! (Ter)
Aux mêmes enfin, qui croient et professent que l’essence divine est susceptible d’être participée par la créature ; qui ont ainsi le front de réintroduire dans notre Eglise, par des voies détournées, la vieille hérésie des Messaliens, jadis rongés de cette fausse croyance, et qui ne confessent pas, selon la théologie inspirée des saints de Dieu et la pieuse doctrine de l’Eglise, que l’essence est totalement inaccessible et imparticipable, tandis que la grâce et l’énergie divine sont au contraire participables ; à ces hérétiques ‑anathème ! (Ter)
A tous leurs écrits et paroles sacrilèges, ‑anathème ! (Ter)
A Isaac surnommé Argent28, qui a souffert durant toute sa vie du syndrome de Barlaam‑Acindyne ; cet homme, même à la fin de ses jours, lorsque l’Eglise lui demanda, comme elle l’avait déjà fait plusieurs fois, de faire pénitence et de revenir vers Elle, persista dans son impiété et rendit misérablement l’esprit dans la confession de son hérésie. A Isaac Argent ‑anathème ! (Ter)

Anathème contre Nicéphore Grégoras et les frères Cyndonès29

Au non-moine Nicéphore dit Grégoras, qui fut infecté en profondeur par l’hérésie de Barlaam et Acindyne. Cet homme a vomi des blasphèmes, comme un athée fini qu’il était, contre la grâce divine et la divine lumière du Thabor. Il a écrit d’une main et d’un coeur licencieux contre l’Eglise du Christ et contre Ses pasteurs, et notamment contre Grégoire, le saint évêque de cette ville. A cet insolent, qui a semé des troubles sans nombre dans l’Eglise du Christ, pour finir par rendre son âme misérable dans la confession de son hérésie ‑anathème30 !
Au pseudo‑moine Prochore Cyndonès31, successeur direct de Barlaam et d’Acindyne dans le mal, l’athéisme et l’impiété. Non content de dogmatiser avec eux que la grâce divine commune aux Trois Personnes, ainsi que la force et l’énergie naturelle de la Divinité Tri‑hypostatique sont des choses créées ; non content de croire comme eux que la lumière qui a rayonné de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ au jour de Sa très divine Transfiguration sur la montagne, est également une créature ; quoique tous les saints Théologiens et nos Pères théophores chantent, prêchent et théologuent à l’unisson que cette lumière est la Gloire divine, l’éclat et le Royaume de Dieu ; à la fois Divinité incréée, lumière inaccessible et illimitée, et effusion incompréhensible et ineffable de la splendeur divine. Non content, disons‑nous, de ces blasphèmes, il s’est encore attaqué, d’un coeur plein d’insolence et d’une plume infecte, aux autres dogmes apostoliques et patristiques de l’Eglise du Christ et il a écrit contre eux des horreurs telles que nul autre, parmi tous les hérétiques qui ont jamais été, n’avait osé en écrire. Il a même éructé cette abomination : que la livrée de Dieu le Verbe, c’est‑à‑dire la Chair royale de Notre Seigneur Jésus Christ, en laquelle a habité corporellement toute la plénitude de la Divinité, que cette Chair, donc, était revêtue, avant l’élévation sur la Croix, des Principautés et des Puissances, autrement dit, des démons ! Ce Prochore a été dévoilé et confondu dans un synode, au cours duquel on produisit ses ouvrages, en le mettant en demeure ou de les contredire par de nouveaux textes ou de leur jeter l’anathème. Il refusa et persista dans ses impiétés. A ce lamentable personnage, qui a rendu l’âme dans sa confession hérétique ‑anathème !
A Démétrios surnommé Cyndonès32, qui a été toute sa vie un athée, atteint du délire et de la lèpre de Barlaam et d’Acindyne. Il a craché sa morve et son venin contre l’énergie divine et la lumière incréée qui a resplendi sur le mont Thabor. Il a décrété, avec autant de prétention dans la pensée que dans l’expression, que l’essence divine ne peut être que ou privée d’énergie ou pourvue d’une énergie créée, édictant ainsi des dogmes en parfaite conformité avec la mythologie du paganisme. Malgré les exhortations paternelles que lui ont adressées à mainte reprise l’Eglise du Christ et les Pasteurs qui la gouvernaient alors, malgré les invitations qu’on lui a faites de renoncer à cette hérésie mortelle, il a fermé les yeux de son intelligence à l’éclat de la vérité. Il est entré dans la lice aux côtés du pseudo‑moine, ou pour mieux dire, du fléau de Dieu, Prochore Cyndonès, son frère, qui l’avait converti à cette hérésie. Il a blasphémé, avec des mots et des idées infectes, les Pères sacrés qui ont brillé en leur temps en fixant les dogmes inspirés par Dieu. Ces horreurs sont apparues après sa mort, avec l’édition de ses écrits ignobles, qu’il avait tenus cachés toute sa vie, dignes qu’ils étaient des ténèbres, ces fruits d’un labeur acharné contre les champions de la Vérité ! A ce déserteur, à cet apostat, qui s’est exilé de Dieu, de son Eglise, de sa patrie, des dogmes divins et des Saintes Ecritures, pour finir sa vie en terre étrangère, dans la honte et la privation de Dieu ‑anathème !

ANATHEME A TOUS LES HERETIQUES

Au premier théomaque Arius, le fondateur des hérésies -anathème ! (Ter)
A Pierre le Foulon, l’insensé qui a dit : Saint Immortel qui a été crucifié pour nous33 -anathème ! (Ter)
A Nestorius, frappé de Dieu, qui a déclaré passible la Sainte Trinité, et à Valentin l’insensé -anathème ! (Ter)
A Paul de Samosate et à Théodote son co-initié dans l’erreur, ainsi qu’à l’autre Nestorius, l’insensé -anathème ! (Ter)
A Pierre l’Infortuné, l’hérétique, surnommé Pierre Garou, à Eutychès et à Sabellius, les cacodoxes -anathème ! (Ter)
A Jacques Stanstalos l’Arménien, à Dioscore, Patriarche d’Alexandrie, à Sévère l’impie, ainsi qu’à Serge, Paul et Pyrrhus unis dans l’erreur de Serge, disciple de Pierre-Garou -anathème ! (Ter)
A tous les Eutychianistes, à tous les Monothélites, à tous les Jacobites, à tous les Arzibourites et, en un mot, à tous les hérétiques -anathème ! (Ter)

ANATHEME CONTRE L’OECUMENISME (1983)

A ceux qui attaquent l’Eglise du Christ en enseignant que l’Eglise du Christ est divisée en soi‑disant «branches» qui divergent entre elles quant à la doctrine et au mode de vie, ou que l’Eglise n’existe pas visiblement, mais sera formée, dans le futur, lorsque toutes les «branches», sectes ou confessions et religions même, seront unifiées en un seul corps ; et qui ne distinguent pas le Sacerdoce et les Mystères de l’Eglise de ceux des hérétiques et qui disent que le baptême et l’eucharistie des hérétiques sont efficaces pour le salut ; de même, à ceux qui, en toute connaissance de cause, sont en communion avec les hérétiques sus‑mentionnés ou qui plaident, répandent ou défendent leur nouvelle hérésie de l’Oecuménisme sous prétexte de l’amour fraternel ou de l’unification supposée des chrétiens séparés, ‑anathème !

Sur les raisons de l’ajout de cet ultime anathème, voir l’Editorial.


LOUANGE DES ORTHODOXES

Acclamations des Orthodoxes

A Michel, notre empereur orthodoxe et à Théodora la bienheureuse impératrice -mémoire éternelle ! (Ter)
A Andronic Paléologue, notre empereur vénérable et bienheureux, qui a réuni le premier concile contre Barlaam et a généreusement présidé aux destinées de l’Eglise du Christ et de ce saint concile34 ; par ses actes, ses propos tenus en privé et ses magnifiques discours publics, il a raffermi les dogmes évangéliques et apostoliques ; il a bousculé et bouté hors de l’Eglise le susdit Barlaam avec tout son bataclan d’hérésies, de livres et de bafouillages publiés contre notre foi orthodoxe ; à ce vaillant qui, au milieu de ses saints combats et de ses belles actions à la défense de la piété, a été heureusement ravi de ce monde et porté dans la vie meilleure et bienheureuse du Ciel ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Grégoire, le très saint métropolite de Thessalonique, qui, au cours d’un concile réuni dans la Grande Eglise, a vaincu de haute lutte Barlaam et Acindyne, chefs et inventeurs des nouvelles hérésies, ainsi que la tourbe de leurs partisans ; qui a confondu ces gens effrontés, qui avaient proclamé que la force et l’énergie naturelle de Dieu, qui est inséparable de Dieu, et que toutes les propriétés naturelles en général de la Sainte Trinité, étaient des créatures ; ils disaient en particulier que la lumière inaccessible de la Divinité qui a rayonné du Christ sur la Montagne est une divinité créée ; ils essayaient ainsi de réintroduire misérablement les fables païennes et les idées platoniciennes dans l’Eglise du Christ. A ce sage, monté en première ligne, qui a combattu vaillamment pour l’Eglise universelle du Christ et pour les dogmes vrais et infaillibles sur la Divinité ; qui n’a cessé de prêcher, dans ses homélies, ses traités et ses entretiens, une Divinité Unique et Un Seul Dieu en Trois Hypostases, énergique, volontaire, tout‑puissant et incréé, comme l’enseignent les Saintes Ecritures et les Théologiens qui les ont expliquées : Athanase, Basile, Grégoire, Jean Chrysostome, Grégoire, Cyrille leur prédécesseur, Maxime le sage et Jean, le chantre de Dieu à Damas, sans oublier tous les autres Pères et Docteurs de l’Eglise du Christ ; à Saint Grégoire Palamas, donc, qui s’est révélé, dans ses paroles et ses actions, le partisan, le compagnon, l’associé, l’émule et l’allié de tous les Pères ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Nil le très saint archevêque de Thessalonique, qui a combattu en paroles, en actes et par des écrits divins pour la défense de l’Eglise du Christ ; qui a réfuté et couvert de honte, par ses discours pleins de sagesse divine et ses démonstrations inattaquables, la fadaise de Barlaam et Acindyne ‑mémoire éternelle !
A tous ceux qui ont combattu pour l’orthodoxie aux côtés de l’Empereur Andronic de bienheureuse mémoire ; qui, avec lui, ont soutenu vaillamment l’Eglise du Christ, par leurs discours, leurs écrits, leurs discussions, leurs enseignements, bref, par tous leurs actes et leurs paroles ; qui ont dénoncé et rejeté hors de l’Eglise les mille espèces d’hérésies maudites inventées par Barlaam, Acindyne et leurs sectateurs ; à ces vaillants qui ont prêché avec éclat les dogmes apostoliques et patristiques, ces trésors de la vraie piété ; qui, pour cette raison, ont été diffamés et calomniés par les cacodoxes et ont subi les mêmes outrages que nos saints Pères et Docteurs théologues et théophores ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui confessent un seul Dieu en Trois Personnes, tout‑puissant et incréé non seulement quant à l’essence et quant aux hypostases, mais encore quant à l’énergie ; à ceux qui disent que l’énergie divine provient de l’essence divine, mais provient d’elle indivisiblement, indiquant par le terme de «provenir» l’ineffable distinction qui existe entre l’essence et l’énergie ; et montrant par l’adverbe «indivisiblement» leur union surnaturelle, selon les déclarations du saint Sixième Concile Oecuménique ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui confessent que Dieu est incréé et sans commencement35 selon l’énergie, exactement comme Il l’est selon l’essence, l’expression de «sans commencement» voulant dire ici «hors du temps36» ; qui disent que Dieu, selon l’essence divine, est absolument imparticipable et incompréhensible ; mais qu’Il Se laisse participer par ceux qui en sont dignes, selon l’énergie divine et déifiante, comme le déclarent les théologiens de l’Eglise ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui confessent que la lumière qui a ineffablement resplendi sur la montagne de la Transfiguration du Seigneur est une lumière inaccessible et illimitée, effusion incompréhensible de la splendeur divine, gloire indicible, gloire plus que parfaite et originelle de la Divinité, éclat intemporel du Fils et Royaume de Dieu, beauté véritable et souverainement aimable qui entoure la nature divine et bienheureuse ; gloire naturelle de Dieu, et Divinité du Père et de l’Esprit qui rayonna comme l’éclair dans le Fils Unique, ainsi que l’ont dit nos divins Pères théophores, Athanase et Basile le Grand, Grégoire le Théologien, Jean Chrysostome et Jean Damascène ; à ceux qui, en conséquence, croient que cette lumière très divine est incréée ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A ceux qui croient que la lumière de la Transfiguration est incréée, pour les raisons qu’on a dites ; et qui confessent aussi qu’elle n’est cependant pas l’essence suressentielle de Dieu, laquelle demeure absolument invisible et imparticipable ; car «Dieu, personne ne L’a jamais vu» ; ce qui veut dire : personne ne L’a vu tel qu’Il est selon la nature, comme l’expliquent les théologiens. A ceux donc qui disent que cette lumière n’est pas l’essence, mais la gloire naturelle de l’essence suressentielle, qui provient de l’essence sans se séparer d’elle37 et se fait voir, par la bienveillance de Dieu, à ceux qui ont l’esprit purifié ; et que c’est dans cette gloire, enfin, que Notre Seigneur Dieu viendra lors de Son second et redoutable avènement juger les vivants et les morts, comme l’enseignent les théologiens de l’Eglise ‑mémoire éternelle ! (Ter)

Eloge des Empereurs, Impératrices
Patriarches et Métropolites défunts

A Michel III notre roi orthodoxe et à sa sainte mère Théodora ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Basile, Constantin, Léon, Alexandre, Christophe, Romain, Constantin, Romain, Nicéphore, Jean, Basile, Constantin, Andronic, Romain, Michel, Constantin, Michel, Isaac, Constantin, Romain, Andronic, Michel, Nicéphore, Isaac, Alexis, Jean ; Andronic et Isaac les très fortunés Sébastocrates et nés dans la pourpre ‑mémoire éternelle ! A Isaac qui devint moine et prit l’habit angélique et divin sous le nom de Joannice ; à Manuel, qui prit l’habit angélique et divin sous le nom de Matthieu ; à Alexis, Isaac, Alexis et Théodore, qui tous ont échangé la royauté terrestre pour le Royaume des Cieux ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Jean Doucas, notre glorieux empereur de pieuse mémoire, ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Théodore Doucas notre glorieux empereur de pieuse mémoire, qui revêtit le monachisme et prit l’habit angélique et divin sous le même nom de Théodore ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Michel IX Paléologue le Jeune, notre très glorieux empereur de pieuse mémoire ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Andronic Paléologue notre glorieux empereur de pieuse mémoire qui porta l’habit angélique et divin sous le nom d’Antoine ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Andronic Paléologue notre glorieux empereur entré en possession du pieux héritage, le roi très orthodoxe et ami du Christ, ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Jean Cantacuzène, notre glorieux empereur de pieuse mémoire, très pieux et ami du Christ, qui prit l’habit angélique et divin sous le nom de Joasaph et qui a lutté toute sa vie, avec ténacité et de toute son âme, en parole, en actions, par ses discours et ses écrits, pour la défense de l’Eglise du Christ et de ses dogmes orthodoxes, pour l’affermissement des doctrines apostoliques et patristiques de l’Eglise et pour l’éviction de l’hérésie maléfique et athée de Barlaam, Acindyne et leurs partisans ‑mémoire éternelle ! (Ter)
A Manuel notre despote très orthodoxe, qui revêtit l’habit angélique et divin sous le nom de Macaire ‑mémoire éternelle !
A Jean Paléologue, notre glorieux empereur de pieuse mémoire ‑mémoire éternelle !
A Jean VII Paléologue, notre glorieux empereur de pieuse mémoire, qui prit l’habit angélique et divin sous le nom de Joseph, ‑mémoire éternelle !
A Manuel II Paléologue, notre glorieux empereur de pieuse mémoire, qui prit l’habit angélique et divin sous le nom de Matthieu -mémoire éternelle !
A Eudocie, Théophanô, Théodora, Hélène, Théophanô, Sophie, Théodora, Zoï, Théodora, Catherine, Eudocie, Marie, Irène, Irène, Irène, Marie, qui prit le divin schème angélique des moniales sous le nom de Xénie, Euphrosyne, Anne et Hélène, les très pieuses Augustas -mémoire éternelle ! (Ter)
A Irène notre très pieuse et glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom d’Eugénie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Théodora, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom d’Eugénie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Irène, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire -mémoire éternelle ! (Ter)
A Marie, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom de Xénie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Anne, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom d’Anastasie et qui lutta toute sa vie et de toute son âme, par ses paroles et par ses actes, pour l’affermissement des dogmes apostoliques et patristiques de l’Eglise et pour l’éradication de l’hérésie maléfique et athée de Barlaam, Acindyne et leurs partisans -mémoire éternelle ! (Ter)
A Irène, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom d’Eugénie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Anne, épouse de Jean VIII, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire -mémoire éternelle ! (Ter)
A Hélène, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom d’Hypomonie qui signifie Patience -mémoire éternelle ! (Ter)
A Marie, notre glorieuse souveraine de pieuse mémoire, qui prit le divin schème angélique sous le nom de Macarie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Silvestre, Damase, Célestin, Léon, Vigile, Agathon, Adrien et Grégoire le Dialogue, les très saints et bienheureux papes de l’Ancienne Rome et à tous les évêques qui pensent comme eux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Germain, Taraise, Nicéphore et Méthode, les très glorieux et bienheureux patriarches -mémoire éternelle ! (Ter)
A Ignace, Photios, Stéphane, Antoine, Nicolas, Euthyme, Stéphane, Tryphon, Théophylacte, Polyeucte, Antoine, Nicolas, Sisinnios, Serge, Eustathe, Alexis, Michel, Constantin, Jean, Côme, Eustrate, Nicolas, Jean, Léon, Michel, Luc, Michel, Chariton, Théodose, Basile, Théodote, Nikitas, Léon, Dosithée, Mélétios, Pierre, Georges, Jean, Michel, Théodore, Maxime, Manuel, Méthode qui prit l’habit angélique et divin sous le nom d’Acace, et Manuel qui fit de même sous le nom de Matthieu ; à tous ces patriarches orthodoxes -mémoire éternelle ! (Ter)
A Germain le glorieux patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux, qui prit l’habit angélique et divin sous le nom de Georges -mémoire éternelle ! (Ter)
A Arsène, le très saint et très glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Joseph, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Athanase, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Gérasime le très saint et vénérable Patriarche -mémoire éternelle ! (Ter)
A Isaïe, le très saint Patriarche -mémoire éternelle ! (Ter)
A Isidore, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Calliste, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Philothée, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux et qui lutta avec vigueur pour la défense de l’Eglise du Christ et de ses dogmes orthodoxes et combattit fermement par ses paroles, ses actes, ses entretiens, ses écrits et ses enseignements -mémoire éternelle38 ! (Ter)
A Macaire, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Nil le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux, qui a fermement combattu pour l’Eglise du Christ et pour ses dogmes orthodoxes et qui a mis ses paroles, ses actes, ses enseignements, ses écrits et ses bonnes oeuvres au service de cette lutte sacrée -mémoire éternelle ! (Ter)
A Antoine, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Calliste, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Matthieu, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux -mémoire éternelle ! (Ter)
A Euthyme, le très saint et glorieux Patriarche entré en possession de l’héritage bienheureux, qui a excellé en tout ; il a possédé une connaissance parfaite aussi bien de la culture humaine extérieure à l’Eglise que de la sagesse divine ; dès l’enfance, il a choisi d’embrasser la vie selon le Christ et il a brillé dans cette voie glorieuse. Il a nourri un zèle ardent pour les dogmes orthodoxes de l’Eglise et, par l’exemple de sa vie, par son enseignement, ses bonnes oeuvres et ses entretiens, il a conduit une multitude d’âmes à la vertu divine. A ce saint qui, tel un flambeau brillant à la cime des vertus, éclaire de ses rayons jusqu’aux confins de l’univers
-mémoire éternelle ! (Ter)
A Jean le Miséricordieux, Athanase et Cyrille, Pierre et Alexandre, les glorieux Patriarches d’Alexandrie -mémoire éternelle ! (Ter)
A Christophe, Théodore, Agapios, Jean, Nicolas, Elie, Théodore, Basile, Pierre, Théodose, Nicéphore, Jean, Luc, Athanase, Théodore et Cyrille, les glorieux Patriarches d’Antioche -mémoire éternelle ! (Ter)
A Sophron, Cyrille, Thomas, Basile et Jean, les glorieux et bienheureux Patriarches de Jérusalem -mémoire éternelle ! (Ter)
A Damien, Basile, Constantin, Nicéphore, Léon et Sisinos, Basile et Joseph, Michel et Christophe, Nicéphore, Georges, Pantaléon et Alexandre, Cosmas et Constantin, Théophane, Pierre, Jean, Nicéphore, Georges, Nicolas et Jean, les Métropolites orthodoxes -mémoire éternelle ! (Ter)
A Michel, Métrophane, Mélétios, Ignace et Maxime, les Métropolites glorieux des Pères Anciens -mémoire éternelle ! (Ter)
A tous les très saints Patriarches, Archevêques et Evêques orthodoxes ayant dispensé fidèlement la parole de Vérité, qui ont échangé la sainteté terrestre contre la béatitude céleste -mémoire éternelle ! (Ter)
A tous nos Pères saints et bienheureux, à tous les hommes théophores, très sacrés et saints parmi les saints, qui se sont réunis dans les saints et divins Conciles Oecuméniques ; qui ont été les Grands Prêtres authentiques de Dieu, les champions et les docteurs de l'Orthodoxie et qui ont livré le bon combat pour la foi orthodoxe des chrétiens -mémoire éternelle ! (Ter)
A tous les patriarches glorieux et orthodoxes -mémoire éternelle ! (Ter)

Memento des vivants

Après avoir fait mémoire des Rois et Patriarches en exercice et de tous les vivants, on ajoute :

La Sainte Trinité les a glorifiés !
Aux chrétiens orthodoxes -mémoire éternelle !
Tels sont les hommes qui ont lutté et combattu jusqu'à la mort pour la défense de la foi et de la piété. Supplions instamment Notre Dieu qu'Il nous accorde d'être instruits et fortifiés par l'exemple de leurs épreuves et de leur enseignement ! Qu'Il nous donne aussi d'imiter jusqu'à la fin leur vie et leurs actes divins ! Puissions-nous l'obtenir, par la grâce et les miséricordes du Suprême et Premier Grand Prêtre, le Christ Notre Dieu Véridique, par les prières de notre Souveraine, glorifiée par-dessus tout, la Mère de Dieu et Toujours Vierge Marie, par les supplications des anges semblables à Dieu et de tous les saints.

AMEN !







APPENDICES39

1. Chapitres publiés par l’Empereur Alexis Comnène.

Les Bogomiles qui se trouvent à Palerme et ceux du Catépanat40 : anathème.
Aux théories introduites au mépris de la foi chrétienne orthodoxe par Jean Italos et les disciples qui ont partagé son ignominie ; à leurs dogmes et discours païens et hétérodoxes, ennemis de la foi catholique et immaculée des Orthodoxes -anathème41 !
Ceux qui font usage de philtres et de sortilèges pour la mort d’êtres humains, leurs frères -anathème !
Ceux qui se servent de connaissances magiques, sur mer, sur terre, ou partout ailleurs -anathème !

2. Condamnation des Bogomiles42.

A ceux qui ne confessent pas une seule nature dans la Sainte Trinité, qui est consubstantielle, indivisible, partageant le même honneur et siégeant sur le même trône, coéternelle, Père, Fils et Saint Esprit ; mais qui ajoutent un certain ange dénommé Amen, dont ils font le Fils ; et qui disent que l’Esprit Saint provient d’une autre nature encore, elle aussi inférieure, alors que nous savons que Sa puissance est celle même du Père et du Fils ; à cette engeance de menteurs -anathème !
A ceux qui disent que ce n’est pas Dieu qui a fait le ciel et la terre et toutes les créatures, modelé Adam et formé Eve, mais que c’est l’Adversaire qui est le prince et l’auteur de toutes choses et le modeleur de la nature humaine ; à ces blasphémateurs -anathème !
A ceux qui ne confessent pas que le Fils et Verbe de Dieu, né du Père sans altération avant tous les siècles, s’est dans les derniers temps incarné de la très pure Mère de Dieu Marie à cause des entrailles de Sa Miséricorde infinie et s’est fait homme pour notre salut, assumant tout ce qui nous appartient hormis le péché ; à ceux qui ne communient pas dans la crainte à Ses saints et immortels Mystères comme à la Chair même du Maître et à Son Sang très pur et précieux répandu pour la vie du monde ; mais qui n’y voient que du pain ordinaire et un simple mélange de vin et d’eau ; à ces sacrilèges -anathème !
A ceux qui n’adorent pas la Croix de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ parce qu’elle est la gloire et le salut de l’univers, l’instrument qui a brisé et anéanti les armes et les stratagèmes de l’ennemi, qui a délivré la création de la souillure des idoles et fait briller la victoire sur le monde ; à ceux donc qui ne voient en elle que l’instrument d’un tyran -anathème !
A ceux qui n’adorent pas la Sainte et Vénérable Icône de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ comme le portrait de Dieu le Verbe incarné pour nous et qui refusent de Le glorifier tel qu’ils Le voient dans Son icône ; qui agissent de même à l’égard de Sa très pure Mère et de tous ses Saints ; à ceux donc qui appellent toutes leurs icônes des idoles -anathème !
A Paul de Samosate, Luc, Blaise, Barnabé, Antoine, Rodinace, Anthos, Léon, Pierre et Nicolas, ainsi qu’à tous les autres docteurs trois fois maudits de cette nouvelle hérésie, précurseurs de l’Antichrist et créatures de Satan -anathème !
Notre Dieu et Sauveur Jésus Christ nous a transmis par Ses saints disciples et Apôtres le mystère de la foi dans sa pureté et Il a dit que dans les derniers jours, viendront beaucoup de «faux‑prophètes et de faux‑christs» et nous a commandé de nous garder de ces gens‑là ; à Sa suite, Paul, le héraut de Dieu, écrit à Timothée que «dans les derniers temps des hommes déserteront la foi, pour s’attacher à des esprits d’erreur et à des enseignements de démons, avec l’hypocrisie de gens qui mentent, ayant insensibilisé leur conscience au fer rouge ; ils prohiberont le mariage, interdiront des aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient consommés avec action de grâce par les fidèles, qui ont compris la vérité : que toute créature de Dieu est bonne, si elle est prise avec action de grâce ; car elle est sanctifiée par la Parole de Dieu et la prière» ; il dit encore : «De leur nombre sont ceux qui s’introduisent et s’immiscent dans les maisons et traînent captives après eux des femmelettes de rien, chargées de monceaux de péchés, tiraillées par mille passions, toujours en train d’apprendre et à jamais incapables de parvenir à la connaissance de la vérité».
Notre Dieu et Sauveur ayant fait cette prophétie et l’Apôtre ayant ainsi prêché, soyons sur nos gardes, bien aimés. Car voici, conformément à ces prédictions, et alors que nous sommes entrés dans les derniers temps, que l’hérésie des Messaliens, dits aussi Bogomiles, ce pot‑pourri d’erreurs aux mille et un noms, prolifère dans toutes les villes, campagnes et provinces43, où ses missionnaires inlassables vont séduire les âmes les plus simples ; ces gens qui ont la haine du Christ se déclarent chrétiens et à la faveur de ce nom, ils se mêlent aux orthodoxes ; sans se faire connaître, car ils cachent le loup sous la toison de l’agneau, ils tirent de nos Ecritures vénérables le point de départ de leur creux verbiage ; une fois qu’ils ont gagné, sous le couvert de ce masque, la confiance de leurs auditeurs et qu’on commence à prêter l’oreille, les voici qui crachent leur venin et, s’adressant déjà à vous comme à de vieilles connaissances, ils se mettent à dégorger les dogmes maudits de Satan ; dogmes que nous vouons à l’anathème, avec leurs doctrinaires, comme adultères, profanes et étrangers à l’Eglise catholique.
A Pierre, chef et fondateur de la secte des Messaliens, dits aussi Pierres‑garous, Phoundadites ou Bogomiles, lequel s’est donné le nom de Christ et a promis qu’il ressusciterait après sa mort ; son nom a été changé en celui de Pierre‑garou pour la raison que voici : la justice ayant voulu qu’il fût enseveli sous des pierres pour ses oeuvres infectes et ses innombrables tours de sorcellerie, comme il avait promis à ses infâmes compagnons d’initiation, qu’il ressusciterait après trois jours, ces derniers restaient assis auprès de ses immondes reliques ; et trois jours après, on vit un démon, sous l’apparence d’un loup, surgir du tas de pierres ; à cet hérésiarque ‑anathème !
A Tychique, son disciple et co‑initié, qui a altéré et interprété à faux plusieurs passages des Ecritures Saintes, notamment tout l’Evangile selon saint Matthieu ; qui a glosé à tort et à travers toutes les choses qui sont dites de Dieu le Père et aussi celles qui se rapportent au Saint Esprit, en les appliquant à son propre père spirituel, confisquant ainsi la gloire de Dieu au profit des instigateurs de son hérésie nauséeuse ‑anathème !
A Dadoès, Sabas, Adelphios, Hermas, Syméon et à tous ceux qui ont vomi le venin de cette hérésie atroce et qui ont abusé les plus naïfs, hommes et femmes, les entraînant au gouffre de la damnation ‑anathème !
A ceux qui disent que, en plus et en dehors de la Sainte Trinité, Principe de Vie, c’est‑à‑dire de Dieu le Père, du Fils et Verbe de Dieu incarné, Notre Seigneur Jésus Christ, et du Tout Saint Esprit, il existe une autre Trinité, voire une Puissance transcendante, qui siège sur le plus élevé des sept cieux, selon leur infecte et apocryphe Vision d’Isaïe, ‑anathème !
A ceux qui introduisent d’autres Ecritures en plus de celles qui ont été dictées par l’Esprit Saint et transmises à nous par nos Pères saints ‑anathème !
A ceux qui disent que le mariage dans le Seigneur et l’usage de la viande, même selon Dieu, sont en abomination à Dieu et qui, pour cette raison, abolissent l’un et l’autre ‑anathème44 !
A ceux qui portent atteinte aux chants et aux prières dont la tradition nous vient d’abord des divins Apôtres ‑car il est écrit : «Soyez toujours pleins de l’Esprit Saint, parlant en vous‑mêmes avec des psaumes et des chants venus de l’Esprit» et, à leur suite et dans leur lignée, des divins et bienheureux Pères et docteurs de l’Eglise ; à ceux donc qui calomnient et rejettent toutes ces prières comme des rengaines oiseuses et interminables ; qui, en guise de prémisses à leur divorce d’avec Dieu, enseignent qu’on ne doit dire que le Notre Père, accompagné de la prosternation à terre, mais sans faire sur son visage le signe de la Croix du Maître ; ils invoquent comme prétexte que c’est le Christ Notre Maître qui nous a donné cette prière ; mais en réalité, leur but est d’invoquer leur père exécrable, Satan ; voilà pourquoi ils rejettent à la fois le signe de la Croix et l’invocation finale à la gloire de la Sainte et Consubstantielle Trinité, cette ecphonèse que les divins guides et luminaires de l’Eglise ont ajoutée en conclusion : «Car à Toi appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire, Père, Fils et Saint Esprit» , doxologie qu’ils ne supportent pas même d’entendre ! A ceux donc qui pensent et enseignent de telles insanités et s’opiniâtrent jusqu’au bout dans leur refus de la vérité, ‑anathème !
A ceux qui font fi des assemblées qui se tiennent dans l’Eglise et s’isolent pour donner des cours particuliers, soi‑disant pour être tranquilles, mais en réalité, afin que le contenu de leur erreur sacrilège échappe à tout examen et à toute condamnation ; si bien qu’ils déversent en cachette, à pleine dose, le venin de leur hérésie dans les esprits qu’ils ont dévoyés ; à tous ceux qui persistent jusqu’à la fin dans cet égarement épouvantable ‑anathème !
A ceux qui insultent aux églises que les saints Apôtres nous ont commandé d’édifier pour la gloire de Dieu, sous le prétexte que ce sont des ouvrages faits de main d’homme ; qui qualifient ces églises de «séjour des démons» et qui persistent dans cette voie ; qui se trouvent conduits à rejeter également la très sainte restauration des saintes et divines icônes, ainsi que l’honneur et la vénération qui leur sont rendus ; à ces blasphémateurs, comme à des membres entièrement pourris et gangrenés ‑anathème !
A ceux qui s’acharnent à ruiner les prescriptions de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ; qu’Il a données à Ses saints Disciples : Il leur a commandé de baptiser ceux qui croiraient en Lui au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ; et Il leur a dit : «Quiconque ne naît pas d’eau et d’Esprit, n’entrera jamais dans le Royaume de Dieu» ; à ceux donc qui sont aveugles à tout cela, et qui, poussés par l’énergie de Satan qui opère en eux, osent dire la sottise que le saint baptème n’est que de l’eau ordinaire ; à ces hommes qui sont hors de notre foi et de l’Eglise, et définitivement aliénés de Dieu ‑anathème !
A ceux qui dans le droit fil de ces insanités et de ces extravagances, osent appeler la précieuse et vivifiante Croix une potence et le saint baptême, une eau ordinaire, qui n’apporte pas la rémission des péchés et ne vient pas de l’Esprit ; ils se font forts, eux, de conférer le baptême de l’Esprit dans leur secte ; voici comment : ils travestissent leurs initiés sacrilèges en pseudo‑moines et font sur eux leur mirobolante épiclèse ‑ou, pour mieux dire, les engloutissent, corps et âme, dans l’abîme ; à ces homicides ‑anathème !
A ceux qui disent que la communion aux précieux Corps et Sang de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ, est une communion à du pain et du vin ordinaires ; qui, en vertu de cette théorie, pour dissimuler leur erreur et l’insinuer sans bruit, invitent les laïcs qui passent dans leurs rangs à s’approcher de la communion sans être à jeun et vont jusqu’à permettre aux prêtres qui les rejoignent de célébrer la divine et redoutable liturgie en ayant mangé ; à ces antichrists déclarés, quand bien même ils revendiqueraient pour eux‑mêmes le nom de «citoyens du Christ» ‑anathème !
A ceux qui, pour subvertir la foi en Dieu, font subir, en guise de mystères, des traitements ignominieux à ceux qu’ils initient à leur athéisme ; entre autres sacrements diaboliques, au lieu du divin souffle sacré que nous avons reçu du Christ Notre Maître, lors de l’insufflation mystique du Saint Esprit, ils couvrent leurs initiés de crachats, qu’ils mériteraient bien de recevoir eux‑mêmes : ils leur font exactement ce que nous faisons, nous, contre les démons. En outre, ils pratiquent également une aspersion d’eau souillée, qu’ils font de bas en haut, avec des éponges, en une parodie sacrilège du saint Baptême et de la venue illuminatrice de l’Esprit divin ; à ces imitateurs pervers ‑anathème !
Telles sont les graines de la malice et de l’impiété, telles les pousses et les moissons de l’athéisme du maléfique Satan.
Nous, le peuple élu du Christ, restant attachés de tout notre coeur aux divins enseignements des Apôtres et aux traditions des Pères, fuyons de toute notre âme les dogmes fétides de l’impiété et tenons‑nous loin de leurs rites mortifères ; ainsi nous pourrons adorer dans la pureté le Dieu connu et vénéré dans la Trinité des Personnes ; à Lui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles.


AMEN !